C’est un menu de fête qui va régaler, ce samedi à 13h00 (12h00 au Maroc), tous les amateurs de foot. Real Madrid-Barcelone, c’est pas moins de 11 Ballons d’Or: cinq pour Cristiano Ronaldo, cinq pour Lionel Messi, tous deux sur la pelouse, et un pour Zinédine Zidane, sur le banc.
Pourquoi un tel horaire pour un match du championnat d’Espagne? Parce que dans un football devenu global, l’Asie est le marché à conquérir: il sera 20h00 à Shanghaï, 19h00 à Djakarta et 17h30 à New Delhi. Avec 650 millions de téléspectateurs attendus au total, soit un dixième de l’humanité, le clasico espagnol est le match de clubs le plus regardé au monde.
« Ce match sera sans doute le plus difficile de la saison, parce que les matches Barça-Real sont toujours des matches beaux et difficiles », a résumé Zidane, l’entraîneur à succès des Madrilènes, en VRP de luxe.
Il faut dire qu’en termes de casting et de dramaturgie, on peut difficilement faire mieux. Certes, par rapport au dernier épisode de cette grande saga, il manquera Neymar, passé cet été du Barça au Paris SG grâce à un chèque record (222 M EUR). Mais lui aussi n’en perdra pas une miette: le Real est le futur adversaire du PSG en Ligue des champions, pour un 8e de finale explosif en deux volets, les 14 février et 6 mars. « Ney » encouragera sans doute ses anciens partenaires Messi et Luis Suarez, dans l’espoir d’écoeurer Cristiano Ronaldo et Karim Benzema.
Le match retour de la politique
Par ailleurs, on pourrait croire que des scénaristes de Hollywood ont écrit le script. Ronaldo et Messi, les grands rivaux, sont ex-aequo avant cet ultime match de l’année civile: les deux superstars comptent chacun 53 buts inscrits, club et sélection confondus! « CR7 » vient de gagner son 5e Ballon d’Or, rejoignant dans l’histoire « la Puce », qui détenait seul ce record jusque-là.
Pour ceux qui pensent que le contexte sportif n’est pas assez pimenté comme ça, on peut ajouter un peu de politique, sur fond de crise en Catalogne. Ce choc est une sorte de second tour Madrid-Barcelone après le scrutin régional de jeudi, qui a confirmé l’immense division des électeurs catalans sur la question de l’indépendance.
Chaude ambiance en vue au stade Santiago-Bernabeu, où les drapeaux espagnols et catalans risquent bien d’être de sortie. Mais le clasico reste le clasico, un rendez-vous centenaire que personne, pas même les séparatistes les plus farouches, n’imagine voir disparaître. « L’ambiance sera bonne, je n’ai pas de doute là-dessus », a dédramatisé l’entraîneur barcelonais, Ernesto Valverde. « Le Bernabeu encouragera son équipe, c’est logique. Pour le reste, je pense que ce sera un bon match. »
Le Real dos au mur?
Il s’agit du rendez-vous à ne pas perdre pour le Real, décroché à 11 longueurs du leader Barcelone, avec un match de moins. La Liga sera-t-elle perdue pour le Real si la bande à Messi l’emporte samedi ? « Zizou » ne partage pas ce point de vue. « C’est bête de penser ça! Moi, je pense positivement, je pense à ce qu’on va faire de bien. On est bien, on a été bien dernièrement, on l’a montré », martèle le Français.
Zidane fait référence au week-end dernier, aux Émirats arabes unis. Le Real a remporté le Mondial des clubs, en battant le Gremio (1-0). Sur un but de « CR7 », évidemment, fâché des critiques qui accompagnent son âge grandissant (32 ans). « Je réponds toujours sur le terrain », a lancé le Portugais.
« ZZ » attend cela de ses hommes. Comme en atteste cette scène avant la finale du Mondial des clubs. On y voit le Ballon d’Or 1998 transmettre son envie de gagner en saluant un par un ses joueurs avant d’entrer sur le terrain: des petits mots pour ses « franceses » Benzema et Raphaël Varane, une accolade virile pour « CR7 », la bise à Sergio Ramos (capitaine), le grand sourire à Luka Modric. Le genre d’images que les spectateurs en Asie vont voir en prime-time.
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