Selon la théorie économique, le bitcoin n’est pas une monnaie », déclare sans détour Abdellatif Jouahri, gouverneur de la banque centrale lors de la traditionnelle conférence de presse qui fait suite au conseil de Bank Al Maghrib (BAM) tenu le mardi 19 décembre.
Le sujet est important au point d’être évoqué lors de la réunion du conseil. « Économiquement une monnaie répond à trois fonctions, comme je l’ai dit au conseil ce matin, c’est un moyen de paiement, c’est une réserve de valeurs et elle a un instrument d’épargne« , explique-t-il.
« Vous voulez acheter quelque chose? Ça a un prix. Vous voulez épargner? Vous connaissez le montant de votre épargne et il évolue à travers l’inflation », illustre-t-il, avant de conclure que ces conditions ne sont pas remplies par le bitcoin et les autres cryptomonnaies. Le patron de BAM les décrit d’ailleurs comme des « actifs financiers« .
La fièvre du bitcoin, qui sévit dans le monde, n’a pas épargné le Maroc. La valeur de cette « monnaie » virtuelle ne cesse de monter en flèche au point de passer en quelques semaines de 8.000 à plus de 18.000 dollars, avant de baisser à 16.000 dollars.
« C’est un instrument hautement spéculatif. La meilleure preuve en est des hackers qui sont en train d’attaquer de façon invraisemblable les plateformes avec des pertes importantes« , explique Jouahri qui ne cache pas sa joie quand d’autres patrons de banques centrales, comme celui de la France, demandent l’encadrement du bitcoin. « Moi-même j’ai demandé à la directrice générale du FMI une intervention des instances internationales pour cadrer l’utilisation de ces cryptomonnaies« , révèle-t-il.
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