Lors du traditionnel point de presse tenu à l’issue de la réunion trimestrielle du Conseil d’administration de Bank Al Maghrib, Abdellatif Jouahri s’est de nouveau exprimé sur le sujet épineux de la flexibilité des changes ce mardi 19 décembre à Rabat.
Le patron de la banque centrale a débuté son intervention par le sujet en affirmant que la réforme du régime des changes soutenait la « compétitivité de l’économie du Maroc » et a été appuyée par le FMI.
Il a également assuré que la préparation de cette réforme s’est faite de manière transparente et « volontaire« , contrairement à d’autres pays comme l’Égypte qui était dans une situation de « crise de change ».
D’après Abdellatif Jouahri, « toutes les conditions sont réunies » pour garantir le succès de cette réforme. Une réforme, qui selon Jouahri, est que le patron de Bank al Maghrib juge nécessaire pour accompagner l’expansion économique marocaine en Afrique et faire de Casablanca une place financière incontournable.
Le wali de la banque centrale est ensuite revenu sur le processus qui a mené au report de la réforme du régime de change. Il a notamment révélé que celle-ci devait prendre effet le 1er juillet à l’issue d’une campagne de communication menée auprès des représentants de banques, du patronat, des Marocains résidant à l’étranger, des bureaux de change et des organismes publics comme l’OCP ou encore MASEN. C’est la première fois qu’Abdellatif Jouahri affirme que cette date, avancée par les médias, était bel et bien celle prévue pour l’entrée en vigueur de la réforme.
Néanmoins, cette dernière a pris un coup dur lorsqu’en mai et juin, la banque centrale a constaté des « achats (de devise, NDLR) élevés par rapport aux chiffres habituels du commerce extérieur« , et dont le montant équivalait à près de 45 milliards de dirhams. Ce montant n’avait jamais été révélé par Jouahri, et s’avère plus important que ce qui avait été annoncé à l’époque par la presse.
La banque centrale et l’Office des changes se sont alors réunis pour définir les faisabilités en matière de couverture. Le wali de Bank Al Maghrib a insisté sur le fait que les achats de devise devaient être couplés à des opérations commerciales et non à de la spéculation.
Suite à ce pic d’achats constatés, le chef du gouvernement a décidé de temporiser la réforme du régime des changes arguant que l’Exécutif était à peine constitué et qu’il souhaitait examiner cette réforme en profondeur.
Le wali de Bank Al Maghrib a ensuite indiqué que dans d’autres pays, la réforme du régime des changes a été menée « en neuf ans ou dix ans » et qu’au Maroc, elle allait être menée « étape par étape« .
Concernant le futur de cette réforme des changes, Abdellatif Jouahri a affirmé que le choix de la date de son entrée en vigueur dépendait du gouvernement. Il a réaffirmé au passage que « les conditions techniques sont remplies« .
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