Dans une enquête publiée par le Centre marocain de conjoncture (CMC) et réalisée durant l’année 2017, des chefs d’entreprises s’expriment sur la compétitivité du Maroc par rapport aux voisins et concurrents économiques, et donnent leur avis sur les faiblesses et atouts du Royaume.
« 53,8% des chefs d’entreprises marocains (…) jugent que l’environnement économique qu’offre le Maroc est plutôt compétitif contre 46,2% qui le considèrent comme non compétitif« , rapporte le CMC dans sa note de conjoncture. Dans le détail, les personnes interrogées sont plus optimistes sur la décennie 2010 que sur la décennie 2000 en termes de compétitivité.
Compétitivité régionale
Les pays considérés plus compétitifs que le Maroc par une partie des sondés sont la Turquie (56%) et l’Espagne (51%). Les avis sont partagés pour les autres pays à l’exception toutefois pour la Tunisie qui est jugée aussi compétitive que le Maroc pour 46,3% des personnes interrogées.
Alors que le Maroc se tourne de plus en plus vers l’Afrique économiquement et politiquement, l’agriculture, le développement urbain et l’énergie sont dans le top 3 des domaines sur lesquels le Maroc peut s’affirmer sur le continent, d’après les chefs d’entreprises interrogés.
Atouts, handicaps et attentes en termes de compétitivité
Les chefs d’entreprise sont précis dans leur bilan sur la compétitivité marocaine sur les moyens de l’améliorer. Selon les patrons marocains interrogés, la compétitivité est portée par de bons choix stratégiques dans certaines filières économiques et par de bonnes infrastructures en transport et communication. Ils sont plus partagés en ce qui concerne le niveau de rémunération comme facteur de compétitivité.
Plus de 90% des sondés sont d’accord sur le fait que le décalage entre la formation des jeunes et les besoins des entreprises sont un handicap compétitif au Maroc selon le CMC. Les autres grands freins sont le manque d’investissement dans la R&D et dans l’innovation, ainsi que le coût de l’énergie.
Pour faire décoller la compétitivité du Maroc, les patrons suggèrent de simplifier l’administration, soutenir l’innovation, améliorer les conditions financières des PME et les dispositifs publics d’accompagnements à l’exportation.
Les chefs d’entreprise ont l’air d’avoir assez confiance dans les politiques publiques. 77% considèrent ainsi que les mesures fiscales et monétaires prises par le gouvernement vont favoriser la compétitivité du pays. Mais ils poussent aussi à passer à un taux de change flexible du dirham. Ainsi pour 76% des sondés, cette mesure pourrait être un boost pour l’économie. Le système de change actuel « ne favorise pas la compétitivité » selon 61,8% des chefs d’entreprises sondés.
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