Casablanca submergée par les pluies, Lydec s'explique

Les premières pluies de la saison ont mis à nu la fragilité du réseau d'assainissement de la métropole dont la gestion revient à Lydec.

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Il a suffi d’une nuit de pluie pour que certaine zones de Casablanca soient inondées.  Caniveaux bouchés, mauvaises odeurs des égouts, garages de résidences inondés, trottoirs noirs de saleté et de boues…  Ce fut le cas à Hay Hassani, Anfa et Aïn Chock, et particulièrement à Nouaceur et Bouskoura. Les communes de Mejjatiya et Dar Bouazza ont également été concernées. Ces pluies ont également causé des ralentissements et/ou déviations de la circulation, notamment au niveau des trémies et de l’autoroute urbaine.

débordements pluie 29/11

La prévention de ces incident relève de Lydec, gestionnaire délégué chargé de l’assainissement au niveau du grand Casablanca. Comment se fait-il qu’après une seule nuit de pluie, la première de la saison, autant de débordements aient été enregistrés? Dans le cadre de ses missions, qui comprennent entre autre la gestion de près de 5300 km de réseaux d’assainissement liquide, il revient à Lydec de mener des actions préventives pour anticiper les intempéries.

Pour préparer la saison hivernale, Lydec lance généralement des opérations de curage (manuel et hydrocurage) et d’entretien des réseaux d’assainissement liquide pour déboucher les canalisations et éviter justement que les eaux de pluies ne causent des débordements et qu’elles puissent s’évacuer facilement vers les bassins de collecte des eaux usées et pluviales. Lydec a-t-elle menée ces actions, tout en sachant que les pluies ont tardé lui laissant à priori tout le temps nécessaire pour les accomplir ? Contacté par Telquel.ma Lydec répond par l’affirmatif.

« Depuis le début de l’année (2017), dans le cadre de la maintenance préventive, Lydec a inspecté plus de 940 km, ce qui a permis d’extraire plus de 17.500 tonnes de sédiments contenus dans le réseau et les ouvrages. », nous explique une source autorisée à Lydec. Cette dernière affirme que plusieurs actions ont été menées portant sur « l’inspection et le nettoyage de tous les ouvrages spécifiques (stations de relèvement, dessableurs, déversoirs d’orage, bassins de régulation des eaux pluviales, exutoires en mer, grilles et avaloirs…) ;  l’inspection télévisée ou pédestre de collecteurs pour détecter les anomalies et planifier les opérations de renouvellement ;  le curage hydraulique de collecteurs tertiaires ; le curage manuel et mécanique de collecteurs principaux et des ouvrages de réception (grilles et avaloirs) des eaux pluviales ». 

Ces actions se sont-elles révélées insuffisantes? Pour Lydec, les débordements ont été causés par « un colmatage des grilles et des avaloirs par les quantités importantes de déchets emportés par les eaux, par l’absence du réseau d’assainissement dans certains douars (zones informelles) et par la saturation des réseaux au moment du pic ». Autre argument avancé par le gestionnaire délégué : «  la période pluvieuse intense (entre 14,6 et 59,8 mm avec un pic enregistré entre minuit et 01h) a été relativement courte et a coïncidé avec la marée haute, ce qui a gêné l’évacuation des rejets d’eaux pluviales vers la mer ». Et d’ajouter, « Lydec s’est mise en situation d’alerte et a renforcé ses équipes d’astreinte ainsi que ses moyens d’intervention sur le terrain ».  En détail, 28 cadres, 82 agents de maîtrise, 143 équipes de terrain, 17 hydrocureuses, 15 minicureuses, 15 motopompes, 15 nacelles et 46 fourgons, fourgonnettes et camions-grues, ont été mobilisés au niveau des différents points sensibles, nous assure Lydec.

« Les opérations de pompage, d’hydrocurage, de curage et de débouchage engagés durant toute la nuit de mercredi ont permis une résorption progressive des points de débordement et un retour complet à la situation normale vers 5h du matin. Durant la journée du 30 novembre, les équipes de Lydec ont continué à mener les opérations de nettoyage des voies et des trémies et de diagnostic post-pluies des ouvrages pluviaux (stations, collecteurs et bassins d’orage) », ajoute notre interlocuteur.

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