Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a annoncé ce mardi à la Chambre des conseillers, la mise en place d’un registre de recensement des classes défavorisées. Selon lui, le modèle a pour but d’encadrer la distribution des aides directes.
L’annonce fait suite aux instructions royales pour mettre sur pied un cadre juridique et éviter de répéter que se reproduise le drame survenu dimanche à Sidi Boulaalam où 15 femmes sont mortes dans un mouvement de foule lors de la distribution d’aides alimentaires.
Parallèlement, cinq ministres se sont réunis dans la matinée du 21 novembre, pour débattre des premiers contours d’une loi devant organiser la distribution des dons.
Un registre inspiré du modèle indien
Selon le ministère de l’Intérieur, le registre sera inspiré de celui d’une expérience réussie en Inde appelée « Aadhar ». Une délégation marocaine de haut niveau conduite par Noureddine Boutayeb, ministre délégué à l’Intérieur, s’était d’ailleurs rendue en Inde du 28 octobre au 6 novembre pour étudier le système indien d’identification ainsi que tous les services qui y sont reliés.
Ce système, qui est le plus grand système d’identification biométrique de la planète (plus d’un milliard d’habitants enregistrés), permet notamment d’identifier les personnes bénéficiant de subventions pour l’achat de carburant, ou encore pour contracter des polices d’assurance.
Un système qui fait débat
Jusqu’alors l’ensemble de la population du Royaume bénéficie des mêmes prestations sociales et de subventions à la consommation alimentaire. L’idée de ce système de ciblage des catégories pauvres a été initiée par le gouvernement Benkirane.
Le but était d’aller vers la suppression progressive des subventions de produits de première nécessité (sucre, butane, farine de blé…) et d’opter pour un mécanisme de ciblage direct des couches défavorisées.
Une politique de décompensation qui a été reprise par son successeur, Saad Eddine El Othmani. D’ailleurs, en mai dernier, Abdelouafi Laftit révélait que le gouvernement réfléchissait à la création d’un registre social (RSU) qui servirait d’identifiant social et permettrait de cibler les populations visées par les programmes sociaux.
Cependant, la méthode de ciblage n’a toujours pas été définie et fait encore débat. Sur quels critères d’identification se baser pour un tel recensement ? En mai dernier, le Haut-commissariat au plan (HCP) proposait de se servir de la mise en place de sa nouvelle cartographie de la pauvreté monétaire comme outil de ciblage territorial et social des programmes sociaux.
Cette cartographie a été élaborée par les experts de l’Observatoire des conditions de vie de la population sur la base d’un couplage des données issues de l’enquête nationale sur la consommation et les dépenses des ménages et du recensement général de la population et de l’habitat de 2014.
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