En 2017, 30 gouvernements sur les 67 concernés par l’étude de Freedom House ont manipulé Internet et particulièrement les réseaux sociaux dans le but de désinformer ou – pour 18 d’entre eux, dont les États-Unis -, influencer des élections. En 2016, l’ONG américaine avait épinglé 23 pays.
Les techniques de manipulation les plus communes sont « l’usage de commentateurs payés, de trolls, de ‘bots’ – des comptes automatisés – ou de faux sites d’information », énumère le rapport, rendu public ce mardi 14 novembre. « L’usage de commentateurs rémunérés et de ‘bots’ politiques pour diffuser la propagande gouvernementale a d’abord été développé par la Chine et la Russie, mais c’est maintenant un phénomène mondial« , a déclaré le président de Freedom House, Michel Abramowitz.
87% des internautes du monde ont été sondés par le rapport. Seuls 23% d’entre eux jouissent d’un accès totalement libre à Internet. 36% sont entravés lors de leur navigation, et 28 % le sont partiellement.
Un bilan mi-figue mi-raisin pour le Maroc
Le Maroc a été classé 32e, avec une note de 45%, soit un point de moins par rapport au classement 2016, ce qui le place parmi les pays « partiellement libres« . « Alors que les sites web sont rarement bloqués, les autorités limitent les contenus en ligne par le biais d’une variété de mécanismes« , relève le rapport qui déplore le fait que « l’allocation discriminatoire de la publicité et la persécution à répétition des éditeurs de journaux en ligne entravent la diversification du paysage digital marocain« .
S’agissant des obstacles à l’accès à Internet, le Maroc a recueilli la note de 11/25, 1 étant la meilleure note et 25 la pire. « Si l’accès à Internet continue d’augmenter, les disparités entre monde rural et monde urbain continuent de se creuser. Le régulateur marocain échoue à renforcer le principe d’Internet comme service public en ordonnant aux trois opérateurs d’investir dans les zones rurales« , dénonce l’ONG, avant de concéder que « sur une note positive, les restrictions sur la VoIP ont été levées ».
La note du Maroc en matière de violation des droits des internautes s’est établie à 24 sur 40, s’aggravant d’un point par rapport à 2016. Pour l’ONG, « les lois marocaines sur la diffamation criminelle et la lutte antiterroriste continuent de menacer la liberté d’expression.
Si l’ONG reconnait l’existence « de plusieurs éléments positifs dans le nouveau Code de la presse, tels que l’élimination des peines privatives de liberté pour la presse », elle déplore « les lourdes amendes et l’enregistrement des journalistes en ligne, ce qui pourrait les placer encore plus sous le contrôle des autorités ».
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