Le Maroc n’échappe pas à la crise mondiale du beurre. Si la pénurie semble avoir été évitée, les prix ont augmenté de 250% au cours de l’année et demi écoulée. Les explications d’un professionnel du secteur.
« Le Maroc importe la quasi totalité de sa consommation de beurre« , commence Driss Doblali, Directeur général (DG) d’Alia Group Industry – spécialisée dans le reconditionnement, l’entreprise possède un peu moins de 70% de parts de marché dans l’importation, via sa jumelle Milk Product Morocco.
Le marché marocain est ainsi tributaire des pays producteurs/exportateurs que sont, à l’échelle planétaire, l’Irlande, les Pays-Bas et la Nouvelle-Zélande. Or, surtout depuis début 2017, ces derniers n’arrivent plus à satisfaire une demande exponentielle.
Selon Driss Doblali, cette ruée vers « l’or jaune » est due à une offensive de la part de puissants lobbies, mais également aux nouvelles recommandations des médecins, qui privilégient désormais la graisse animale à son équivalent végétale. L’engouement est particulièrement fort aux Etats-Unis et en Chine, comme le montre cette « Une » du célèbre magazine américain Time.
D’après l’agence des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la consommation devrait encore augmenter de 19% à l’horizon 2026.
Sous l’effet de cette soudaine « mode », le prix de la tonne de la précieuse substance a grimpé de 2 500€ à 6 500€ en à peine dix-huit mois. Quant au kilogramme marocain, il est passé de 35-37 dirhams en avril 2016, à 85-100 dirhams aujourd’hui. La tendance devrait cependant se ralentir, et les cours se stabiliser autour de 50-60DH d’ici la fin de l’année, estime Driss Doblali – qui ne comprend pas pourquoi la Loi de finances 2018 prévoit de taxer de nouveau à 2,5% les importations de ce « produit de première nécessité », après dix ans d’exemption.
En 2016, le Maroc a importé 24.198 tonnes, pour un montant total de 776,7 millions de dirhams. Au cours du premier semestre, les résultats n’étaient respectivement que de 9.457 tonnes pour 396,7 millions de dirhams. Le DG d’Alia Group Industry a bon espoir que ces chiffres repartent à la hausse avant la fin du mois de décembre, et que le bilan de 2017 soit, malgré tout, meilleur qu’en 2016.
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer