La synthèse du rapport de la Cour des comptes qui a mené au limogeage de trois ministres (Mohamed Hassad, Nabil Benabdellah et Al Houssaine Louardi), comprenait également une partie pointant le département géré par Mohamed Boussaid, ministre de l’Économie et des Finances. « Les raisons avancées par plusieurs parties prenantes pour expliquer ce retard [du programme de développement] se rapportent à la réception tardive de la Convention-cadre, à la non-programmation des crédits budgétaires et aux difficultés de mobiliser le foncier« , peut-on lire dans la synthèse rendue publique.
Le même document précise dans un autre passage que « les contributions importantes prévues par la Convention au profit (…) du conseil de la région par le ministère des Finances (600 MDH) n’ont pas été assorties de projets précis. Et même après la signature de la Convention-cadre, les ministères de l’Intérieur et des Finances n’ont pas procédé, en concertation avec les deux conseils bénéficiaires, à l’établissement de programmes d’emploi pour ces fonds« . Ces fonds, reçus un an plus tôt du ministère des Finances, sont restés gelés en raison de l’absence d’un programme d’emploi, regrette la Cour des comptes.
Ces « manquements » n’ont pourtant pas inquiété le département dirigé par Mohamed Boussaid. Une source gouvernementale contactée par Telquel.ma estime que les « circonstances de la conception du programme Al Hoceima Manarat Al Moutawassit n’ont pas été bien comprises« .
Selon notre source, le montage de cette convention a été fait à l’image de plans de développement d’autres régions comme Rabat et Tanger. En d’autres termes, « le lead était chez le ministère de l’Intérieur et la région« , nous confie-t-on. Les deux parties prenantes ont identifié tous les besoins de la région, des besoins qui ont été traduits en projets précis avec des budgets estimatifs.
« Cette liste de projets a constitué l’ossature du programme de développement », nous explique notre source, ajoutant que « le ministère de l’Intérieur s’est par la suite concerté avec les différents départements ministériels qui ont défini les projets prioritaires et ont exprimé les budgets qu’ils devaient allouer« .
Le ministère des Finances interviendra pour financer le gap qui existe entre les coûts des projets et les moyens à la disposition des ministères concernés par le programme, nous assure-t-on. « Le financement de ce gap a été confié aux ministères des Finances (1,5 milliard de dirhams ) et de l’Intérieur (1,2 milliard de dirhams)« .
De plus, la convention était accompagnée d’une « matrice » détaillant comment l’argent allait être dépensé. « Le ministère des Finances devait, selon la convention, transférer à la région 250 millions de dirhams. Il l’a fait. L’affectation de cette manne financière devait se décider dans le cadre du comité de pilotage présidé par l’intérieur« , ajoute notre source. Le ministère des Finances n’avait donc pas de projet à mener dans le cadre de ce programme.
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