Maroc-Algérie: les banquiers marocains répondent à Messahel

La polémique suscitée par les propos de Abdelkader Messahel, chef de la diplomatie algérienne au sujet du « blanchiment » de l’argent de la drogue par le Maroc en Afrique, prend une grande ampleur. Dans un communiqué, les banquiers marocains font volte-face.

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Abdelkader Messahel, MAE algérien.

«L’ensemble du secteur bancaire marocain s’insurge vigoureusement contre ces allégations graves et mensongères. Ces déclarations témoignent de l’ignorance totale et flagrante des règles de gouvernance et d’éthique qui régissent les activités des banques marocaines dans le monde et bien entendu sur le continent africain », indique un communiqué du groupement des banquiers marocains dont copie est parvenue à Telquel.ma.

Pour les banquiers marocains, « ces mêmes déclarations s’inscrivent totalement à contre-courant de l’évolution institutionnelle et économique qu’ont connue nos frères africains dans tous les domaines. De la reconnaissance des instances internationales notamment la Banque Mondiale, le FMI et le groupe intergouvernemental de référence mondiale le « GAFI » (Groupe d’Action Financière) , des agences de notation et des observateurs de la finance dans le monde ».

La même source ajoute que « le secteur bancaire marocain est cité comme référence dans la région MENA et en Afrique par sa solidité, ses performances et son respect des règles prudentielles les plus avancées particulièrement les normes Bâle II et III, IFRS… ».

« Il est également reconnu pour sa bonne gouvernance, sa transparence et son action de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme conformément aux normes du GAFI dont le Maroc est membre fondateur et ce en plus des différentes obligations internationales de conformité et d’échanges de renseignements financiers auxquelles le Maroc adhère ».

« Les établissements bancaires marocains associés à des banques internationales de renom, sont encadrés par une législation bancaire des plus modernes avec des normes avancées de lutte contre le blanchiment de capitaux et sont soumis à une supervision bancaire rigoureuse et en continu par la banque centrale du Maroc (Bank Al Maghrib). Les banques marocaines appliquent cette même rigueur de conformité dans leur développement à l’international y compris en Afrique avec une stratégie clairement définie et un modèle transparent dans tous ses volets, économiques, financiers, techniques, humains et sociaux », enchérit le groupement des banquiers marocains.

Le Groupement Professionnel des Banques du Maroc dit enfin se réserver tous les droits de recours contre les graves déclarations du ministre des affaires étrangères d’Algérie.

Lors d’une sortie d’une rare violence, vendredi, le successeur de Ramtane Lamamra a accusé le Maroc de « blanchir » l’argent de la drogue en Afrique via les banques nationales.

Dans une première réaction, le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale avait convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade algérienne à Rabat.

Par la suite, le département de Nasser Bourita a annoncé le rappel, pour consultation, de l’ambassadeur marocain à Alger, Lahcen Abdelkhalek.

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