Cela fait plus d’une semaine que le cheikh Mohamed Fizazi est dans la tourmente à cause d’une affaire de mœurs. Hanane Z., une jeune femme de 19 ans, accuse le salafiste repenti de l’avoir répudiée après l’avoir épousée lors d’un mariage coutumier, non reconnu au Maroc.
Des accusations réfutées par l’imam de la mosquée Tarik Ibn Ziad. Depuis, c’est une véritable guerre médiatique que se livre le « couple ». Selon le site d’information Al Yaoum24, l’affaire a pris une telle ampleur que la jeune femme a été convoquée par la police judiciaire de Tanger tandis que Mohamed Fizazi n’a pas dirigé la prière du vendredi 13 octobre.
Versions contradictoires
L’affaire a éclaté au grand jour le 4 octobre lorsque le site kifach.tv a diffusé le témoignage de Hanane Z. qui se présente comme la « femme de Fizazi ». Dans cette vidéo, la femme de 19 ans revient sur ses premiers contacts avec l’imam qui après une semaine d’échanges sur Facebook est venu demander sa main selon sa version des faits.
« On a déposé les papiers requis pour le mariage à Mohammedia, car il y connaissait du monde avant de partir à Tanger. Je n’ai pas été installée chez lui, mais au siège d’une association. Malgré la surprise et le choc, je n’ai rien dit« , raconte la jeune femme.
Elle passe au total cinq mois à Tanger, durant lesquels elle réclame leur acte de mariage à son « mari ». La jeune fille quitte finalement la ville du Détroit, après un dernier épisode pour le moins perturbant. « On est venu toquer à porte en me disant que le cheikh est en danger. J’ai eu peur. Je suis sortie. Ils m’ont trainée par les cheveux, m’ont dénudée puis filmée« , confie la jeune femme.
Sans préciser ni le lieu ni la date de cet « enlèvement », elle affirme avoir été filmée « dans une forêt« . « Ils m’ont alors demandé de quitter Tanger et ont menacé de diffuser les vidéos où je suis nue », poursuit la jeune femme qui affirme que l’imam l’a répudiée après cet incident disant ne pas « vouloir de problèmes« . Hanane affirme également que durant son séjour dans la ville du Détroit, le couple a conçu un enfant dont elle a avorté.
La version de Mohamed Fizazi est bien différente de celle de sa compagne. « Elle voulait se renseigner sur la rokia charia (pratique permettant de soigner contre le « mauvais œil », NDLR)[…] C’est une femme divorcée vivant dans un village de Sebt Gazoula. Elle m’a demandé de lui venir en aide et la question du mariage a été posée« , indique l’imam dans une interview diffusée par le site le360.ma le 6 octobre. Fizazi y confirme le dépôt de documents pour l’obtention de l’acte de mariage.
Le cheikh affirme ensuite qu’une de ses femmes lui a proposé d’emmener sa nouvelle épouse à Tanger afin de lui « apprendre à prier« . « Elle vivait avec ma femme palestinienne« , poursuit l’imam qui confirme également que sa compagne a été logée au siège d’une association – sans préciser laquelle – et non pas à son domicile.
« Elle est accro à la messagerie en ligne. Elle reste sur son téléphone jusqu’à 4 heures du matin et ne se réveille qu’à 14 heures. J’ai insisté pour qu’elle change de mode de vie, et à sa demande, j’ai décidé de l’installer au siège de l’association. Elle mange avec nous, mais dort là-bas« , déclare Fizazi.
Au cours de cet entretien, le cheikh met en doute la version de sa compagne au sujet du prétendu enlèvement, affirmant que celle-ci avait « toujours son téléphone et ses bijoux » après son kidnapping supposé.
Au sujet de l’avortement, il déclare: « je n’ai jamais eu de rapports sexuels avec elle. Il n’y a pas eu d’avortement, car elle est stérile« .
Le salafiste repenti, qui a dirigé une prière devant le roi Mohammed VI, affirme également que c’est Hanane qui a demandé la séparation du couple tout en voulant rester à Tanger « sans prévenir ses parents« .
Il affirme également vouloir porter plainte contre la jeune femme pour « débauche » précisant avoir trouvé des conversations sur WhatsApp entre Hanane et d’autres hommes. Selon le site d’information Hespress, Mohamed Fizazi a été « suspendu de ses fonctions » à cause de cette affaire. Contacté par Telquel.ma, le ministère des Affaires islamiques n’a pas souhaité confirmer ou infirmer l’information. De son côté, Fizazi n’a pas donné suite à nos sollicitations.
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