Du rififi au PAM avant la désignation du prochain secrétaire général

Jeudi soir à Rabat, le ton est monté lors de la réunion entre membres du bureau national et députés du parti. Signe que la succession d’Ilyas El Omari à la tête de la formation se fait dans le vacarme.

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Parti authenticité et modernité (PAM). Crédit: Yassine Toumi/TelQuel

Le tracteur est en rade. Presque plus rien ne va depuis l’annonce de démission d’Ilyas El Omari en août dernier du poste de secrétaire général, désormais occupé par intérim par Habib Belkouch. Prévu le 22 octobre prochain à Skhirate, c’est le Conseil national du parti qui statuera sur la démission et la future trajectoire du premier groupe d’opposition au parlement. En attendant, les réunions formelles et informelles tenues par les ténors du parti n’ont cessé d’alimenter les rubriques scandale des médias nationaux, sur fond d’accusations d’enrichissement illicite par presse interposée.

Dernière en date, la réunion tenue ce jeudi 12 octobre au soir dans un hôtel de la capitale n’a pas fait exception. « C’était une rencontre classique, comme à chaque rentrée parlementaire, avec à l’ordre du jour la discussion autour des sujets préoccupant les Marocains, comme celui des pénuries d’eau », nous déclare Ibtissam Azzaoui députée PAM à la première Chambre. Interrogée sur la succession ou le maintien d’Ilyas El Omar à la tête du parti et ses répercussions sur les débats internes, l’élue répond que « sous des effets parasites, des débordements sur l’objectif premier de la réunion ont pu se produire« . Elle ajoute, tout compte fait, que la question se discutera lors du Conseil national. « Il est encore tôt de parler d’un prétendant X ou Y », ponctue-t-elle.

Pour autant, d’autres sources pamistes affirment que cette réunion a pris une autre tournure. Des échauffourées verbales, notamment entre la présidente du Conseil national Fatima-Zahra Mansouri et le président de la Chambre des représentants Hakim Benchemach ,ont été évoquées.

Accusations d’enrichissement indus

Certaines informations relayées par la presse, faisant état d’enrichissement douteux des cadors du PAM, ont poussé quelques membres du bureau politique à demander des explications. « L’objectif étant de donner des éléments justificatifs aux militants, appelés à défendre le parti devant l’opinion publique », précise un membre du bureau politique, balayant d’un revers de main toute « velléité d’offenser quiconque ».

Mansouri a également révélé lors de cette réunion avec les députés avoir « reçu des menaces en provenance du secrétaire général démissionnaire, afin de retirer ses propos sur les « nouveaux riches » au sein du parti, cités par la presse » selon une source au sein du parti. De même, certains membres dirigeants ont, selon la même source,  fustigé Hakim Benchemach sur un supposé manque de clarté en matière de finances. Questionnant ainsi le président de la deuxième Chambre sur le sort des 350 000 dirhams par député que l’Etat alloue à chaque parti politique en guise de soutien financier.

« Il y a un différend de taille entre les parlementaires et le bureau politique, non pas car les uns jettent la responsabilité aux autres sur la situation présente », nous déclare  Abdelatif Ouahbi, ancien chef de groupe parlementaire du PAM à la première Chambre avant sa démission en mars 2017, présent lors cette houleuse réunion.

Le député de Taroudante, qui verrait d’un bon œil un rapprochement PAM-PJD, reproche à Ilyas El Omari d’avoir « justifié sa démission par la faiblesse de rendement du groupe parlementaire dont il a lui-même validé la candidature de sa composante ».

Pour le moment, aucun membre du bureau politique ne s’est ouvertement déclaré candidat à la succession d’Ilyas El Omari à la tête du parti.

 

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