Elle avait déposé sa candidature à la tête de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture in extremis, en mars dernier, en faisant valoir que « la France était très légitime sur la culture, l’éducation, les sciences ».
Pendant sa campagne, elle s’est plu à citer l’homme d’Etat français et figure du socialisme Léon Blum (1872-1950), selon lequel l’Unesco devait être « la conscience des Nations unies ».
Mais elle ne s’était consacrée entièrement à l’élection à venir pour la direction générale de l’agence onusienne qu’après avoir quitté son ministère, à la suite de la victoire à l’élection présidentielle d’Emmanuel Macron en mai.
Audrey Azoulay avait été désignée ministre en février 2016. Une nomination surprise car cette proche du président d’alors, François Hollande, était peu connue du grand public et sans expérience politique.
Mme Azoulay est née le 4 août 1972 à Paris, dans une famille juive marocaine, originaire d’Essaouira. Son père est le banquier et homme politique André Azoulay, conseiller de l’actuel roi du Maroc comme il l’avait été de son père Hassan II. Sa mère est la femme de lettres Katia Brami. Une famille baignant dans la culture du livre et des débats.
Elle peut se targuer d’un CV bien rempli : ancienne élève de l’Ecole nationale d’administration, qui forme les élites françaises, maîtrises de gestion à l’université Paris Dauphine et à l’université britannique de Lancaster, Sciences-Po à Paris. Elle a travaillé durant ses études dans le secteur bancaire, expérience qu’elle dit avoir « détesté ». Elle a ensuite été magistrate à la Cour des comptes après avoir occupé plusieurs fonctions à la Direction des médias du ministère de la Culture.
Elle est entrée au Centre national du cinéma (CNC) comme directrice financière en 2006, avant de devenir, de 2011 à 2014, la numéro deux de cet organisme en charge du système d’aide à la création cinématographique.
« C’est une femme brillante et passionnée, une amie des artistes et de la création », avait commenté en 2014 la présidente du CNC, Frédérique Bredin.
« Ce qui m’a construite le plus professionnellement, c’est le cinéma », disait Audrey Azoulay, qui a sans cesse défendu l’exception culturelle française face à la puissance américaine.
Passant pour avoir un tempérament énergique et enjoué, elle a été nommée en août 2014 conseillère de François Hollande chargée de la Culture et de la Communication.
Elle a épaulé le président sur les dossiers comme la protection des droits sur Internet, l’accompagnant lors de ses sorties culturelles.
Elle n’aura passé que peu de temps au ministère de la Culture, faisant essentiellement campagne pour le bilan culturel de M. Hollande, réussissant toutefois à obtenir du chef de l’État une rallonge de son budget en septembre 2016, alors qu’il avait été largement sabré les années précédentes.
A son arrivée au ministère, contrairement à Fleur Pellerin, spécialiste du numérique qui l’avait précédée à ce poste, Audrey Azoulay ne semblait pas très « connectée »: elle n’avait pas de compte officiel sur les réseaux sociaux. Cela a été rapidement réparé.
AFP
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