L’Istiqlal appelle à la libération des détenus du Hirak en marge de son Congrès

Prononcée ce samedi 30 septembre sur un ton virulent par Abdellah Bakkali, la déclaration de clôture du congrès de l’Istiqlal comporte un soutien inconditionnel aux protestations du Rif, appelant à la libération de tous les détenus du Hirak et à l'ouverture d'un dialogue national.

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Abdellah Bakkali Crédit: Rachid Tniouni

Lors du discours de clôture des travaux précédant l’élection du nouveau secrétaire général du parti, le président de la commission préparatoire du congrès, Abdellah Bakkali, n’y est pas allé par quatre chemins pour exprimer la position de l’Istiqlal concernant les événements d’Al Hoceima. Une position qui est de facto considérée comme celle du parti, mais qui est évidemment amenée à changer en fonction de qui va présider aux destinées de la formation après le vote du secrétaire général ce dimanche.

« Le Hirak est d’ampleur nationale, il ne se limite pas au Rif » déclare d’emblée le membre du Comité exécutif du parti, considéré comme un des proches de Chabat. Après avoir exposé une synthèse des travaux des cinq commissions relevant du congrès, Bakkali a longuement détaillé la position du parti au sujet des protestations du Rif depuis le mois d’octobre 2016 : « Nous rejetons les allégations insinuant que le mouvement rifain soit motivé par des agendas extérieurs dont le but est de vider le Hirak de son contenu »lance-t-il devant les congressistes. Et de poursuivre : « C’est une expression populaire et spontanée dénonçant la marginalisation, la paupérisation et le mépris. Il a une portée nationale ».

Attachement et report

L’actuel président du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a appuyé ses propos par les recommandations de l’Instance d’équité et de réconciliation (IER) qui avait alerté sur les graves disparités caractérisant différentes régions du royaume. « C’est l’échec d’un projet politique employant l’ethnicité et le régionalisme à des fins inavouées » analyse le dirigeant. Il rapporte que l’IsItiqlal est pour une révision de l’approche adoptée jusque là. Elle ne peut pas être que « sécuritaire et économique« , mais d’abord « psychologique« , puis « politique » selon le tribun : « le citoyen refuse la « hogra » et insiste sur la dignité de sa personne. De même que l’éclosion d’un projet politique à dimension ethnique et géographique pourrait menacer l’avenir du pays », insiste-t-il.

Passé ce constat, le natif de Larache a déclaré que son parti réclame avec insistance la libération de « tous les détenus des événements du Rif », l’abolition des peines prononcées à leur encontre, la suspension des poursuites ainsi que l’ouverture d’un dialogue national autour du dossier : « Au vu de la situation actuelle, l’éclatement de nouveaux mouvements contestataires dans d’autres régions du pays n’est pas à écarter » avance-t-il même.

Pour rappel, l’élection du prochain secrétaire général et des 26 membres du comité exécutif de la formation a été reportée au samedi 7 octobre prochain. Un premier report du vote a eu lieu hier « pour des raisons logistiques », nous justifiait un cadre du parti. En cause, la livraison des badges à destination des quelque 1000 votants, membres du conseil national, dont la liste a préalablement été publiée par le quotidien Al Alam, organe officiel du parti.

Ce dimanche au Complexe sportif de Moulay Abdellah où se tient le congrès, plusieurs sources Istiqlaliennes ont reproché au camp d’Ould Rachid de vouloir influer sur les résultats du vote en confiant au service externe de vigiles la mission de distribuer les badges aux votants. Une mission du ressort des inspecteurs du parti d’après des membres du comité national.

 

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