Des films sur la mémoire du rif (mais pas que), des ateliers de formation cinématographique et des discussions jusqu’à pas d’heure sur le 7e art. C’est ce que propose le ciné-club Agora pour Fitna, la deuxième saison de son programme cinéma qui a débuté le 24 septembre et se poursuit jusqu’au 7 janvier à Marrakech. « Nous avons décidé de dédier cette saison au Hirak et au rif car c’est important pour nous de mettre en lumière ce mouvement et ses revendications » nous explique Nadir Bouhmouch, co-organisateur du programme. « A chaque fois que des groupes de personnes manifestent ou tentent de mettre en place des formes de solidarité, l’Etat taxe leurs actions de fitna » ajoute-t-il.
Le 8 octobre, deux films qui portent un regard sur la mémoire du rif sont prévues à Dar Saida : Rif 21 de l’espagnol Manuel Horrillo et Rif 58/59 du réalisateur marocain Tarik Idrissi. Puis deux autres long-métrages le 12 novembre: Nation Estate de l’activiste américano-palestinienne Linda Sarsour et Landless Moroccans de la sociologue Soraya El Kahlaoui.
Le 20 décembre, trois films sont au programme: Libertarias du réalisateur espagnol Vicente Aranda, et le Légionnaire du britannique Peter MacDonald. Enfin, Timnadin N’ Rif de Nadir Bouhmouch sera projeté le 7 janvier 2018. « Nous avons fait exprès de programmer des films orientalistes comme le Légionnaire afin de les décortiquer ensemble. On prend toujours des exemples de cinéma de propagande afin de comprendre comment l’idéologie s’articule au cinéma » nous dit le co-initiateur de Fitna.
Si un premier débat intitulé « Théories et d’autres outils d’analyse dans le cinéma » a déjà eu lieu le 24 septembre, un deuxième se tiendra le 18 octobre à l’Université Cadi Ayyad de la ville ocre. Thème: « comment la dissidence est dénigrée par l’image« .
Fitna va aussi accueillir un workshop intensif ouvert a tous sur les techniques de réalisation de documentaires. Le 28 et 29 octobre, les participants vont apprendre à écrire un scénario documentaire puis d’autres techniques d’écriture. Les participants choisiront la thématique et le lieu de tournage. Fin novembre, une séance sera consacrée au montage.
La première saison de ce programme itinérant a eu lieu à Imider et Marrakech en 2016. Le ciné-club l’avait intitulée Cinéma L’Koulchi. Nadir Bouhmouch résume l’esprit de ce programme: « on espère rendre le savoir accessible et pourquoi pas donner envie à des personnes de faire du cinéma sans passer par des écoles à l’étranger ».
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer