Plusieurs collectifs marocains ont demandé l’annulation des concerts de la chanteuse israélienne Noam Vazana, programmés ce vendredi et samedi au festival de jazz de Tanger. Une pétition a été lancée pour soutenir la musicienne, qui a également répondu sur sa page Facebook.
« J’ai été très touchée de lire vos centaines de messages d’amour. Merci à tous d’avoir manifesté votre soutien! Je me réjouis des concerts de ce week-end« , a écrit Noam Vazana sur le réseau social.
L’artiste a tenu à remercier particulièrement Adil El Nhaily, un internaute à l’initiative d’une pétition de soutien sur le site change.org. En trois jours, son texte, adressé au ministre de la Culture Mohamed Laâraj, a récolté plus de 730 signatures.
« Un groupe de réactionnaires voudraient interdire à Noam Vazana, une artiste israélienne d’origine marocaine, de participer au Festival Tanjazz, sous prétexte que sa participation serait une forme de ‘normalisation’ avec l’État d’Israël« , explique le communiqué.
« En 2017, nous ne voulons plus de ce genre d’amalgames, qui est la cause principale de l’immigration massive des citoyens marocains israélites dans les années 1950 et 1960. La Constitution marocaine de 2011 consacre la culture hébraïque au sein de notre identité nationale, et cela inclut bien évidemment la communauté marocaine en Israël« , ajoute l’auteur, dont le profil indique qu’il réside à Montréal.
Depuis quelques jours, les appels à déprogrammer les prestations de Noam Vazana se sont multipliés. Selon le mouvement pro-palestinien BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions), la jeune femme aurait « servi dans l’armée de l’air sioniste« , et récemment déclaré qu’il y aurait une « obligation pour tout artiste israélien de se produire à travers le monde, afin de donner une image positive de son État« .
Contactée par l’Agence France Presse (AFP), la militante Khadija Ryadi a renchéri, évoquant une « militaire qui a choisi son camp« . « Elle agit au sein d’une armée criminelle. On ne peut pas accepter ça (…), ils (les organisateurs, NDLR) doivent annuler sa participation », a estimé cette activiste des droits de l’homme.
L’Association de solidarité avec la lutte du peuple palestinien à Tanger a quant à elle interpellé l’Agence pour la promotion et le développement du Nord (ADPN), lui demandant de cesser de subventionner Tanjazz.
Interrogé par nos confrères du Huffington Post, le directeur du festival dit ne pas vouloir « polémiquer« , regrettant une controverse « ridicule« . Philippe Lorin rappelle que Noam Vazana réside à Amsterdam, et qu’elle s’est déjà produite à Tanjazz à deux reprises, sans que cela suscite « tout ce battage« .
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