Les chauffeurs de taxis casablancais, toutes catégories confondues, mènent toujours la guerre à Uber. Cette fois, des journalistes étaient aux premières loges, et ont même été pris à partie par des taximen.
Selon le récit que nous fait Ahmed Mediany, notre collègue à Telquel Arabi, lui-même victime, tout a commencé mardi juste après 20 heures. Le journaliste quittait les locaux de Télé Maroc en compagnie de Karim El Hadri, un confrère de cette chaîne de télévision. Ils ont été surpris de voir une voiture rouler à tombeau ouvert, en sens interdit, sur l’Avenue Hassan Sghir, prise en chasse par une douzaine de taxis rouges et deux véhicules particuliers.
« Par réflexe journalistique, j’ai sorti mon téléphone et j’ai commencé à filmer la scène« , témoigne Ahmed Mediany. Le chauffeur Uber finit par emboutir deux véhicules et s’arrêter, entouré de toutes parts par les taxis. « Ils allaient visiblement le tabasser, mais l’un des taxis s’est aperçu que nous étions en train de filmer. Sur-le-champ, nous avons été entourés par les assaillants« , ajoute Ahmed Mediany dont le téléphone a été confisqué.
Pendant ce temps-là, le chauffeur Uber réussissant une improbable manoeuvre en marche arrière, parvient à s’échapper. « À ce moment-là, les taxis, dont le nombre a beaucoup augmenté, ont vu rouge. Ils nous ont accusés d’avoir aidé le chauffeur Uber à s’échapper. Karim El Hadri a reçu des coups. Dans la foule, certains proposaient de nous ligoter », ajoute Ahmed Mediany.
À ce moment, deux policiers en motos arrivent sur place et les deux journalistes, ainsi que des taxis sont emmenés à la préfecture de police. « Nous avons l’identité de l’un des agresseurs et nous allons finaliser la procédure pour le poursuivre ce mercredi« , explique le journaliste de Telquel Arabi.
Ahmed Mediany nous confie par ailleurs que les photos des deux journalistes ont été diffusées sur des groupes WhatsApp appartenant aux chauffeurs de taxi. « Du coup, nous craignons pour notre intégrité physique », conclut-il.
Pour rappel, dans leur guerre contre les services Uber et Careem, les chauffeurs de taxi casablancais recourent à des individus qu’ils paient pour se faire passer pour des clients. Une fois la transaction conclue, le chauffeur Uber ou Careem est entraîné dans un guet-apens où les taxis se permettent tout.
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer