Les agences géologiques étrangères ont d’abord détecté une secousse sismique d’une magnitude de 6,3 près du principal site nord-coréen d’essais nucléaires, à Punggye-Ri dans le nord-est.
Tokyo confirmait qu’il s’agissait d’un essai nucléaire. Quelques heures plus tard, une présentatrice de la télévision publique nord-coréenne déclarait: « le test de la bombe à hydrogène était une réussite parfaite ».
La bombe « d’une puissance sans précédent », marque « une occasion très importante, le fait d’atteindre le but final qui est de parachever la force nucléaire de l’Etat ».
Selon des spécialistes sud-coréens, la puissance de la secousse détectée était de cinq à six fois supérieure à celle du dernier essai nucléaire en date, conduit en septembre 2016. La Corée du Nord avait alors fait exploser une bombe de 10 kilotonnes.
Quelques heures auparavant, Pyongyang avait affirmé avoir développé une bombe H (bombe à hydrogène ou thermonucléaire) pouvant être installée sur le nouveau missile balistique intercontinental dont dispose le régime nord-coréen.
Les bombes H sont beaucoup plus puissantes que les bombes atomiques ordinaires. Les premières estimations des experts quant à la puissance de l’engin testé dimanche varient profondément, certains évoquant une bombe d’une mégatonne.
Quoi qu’il en soit, Jeffrey Lewis, du site armscontrolwonk.com, a estimé qu’il s’agissait d’une arme thermonucléaire, ce qui constitue un progrès notoire dans les programmes nucléaire et balistique nord-coréens pourtant interdits par la communauté internationale.
Un séisme d’une magnitude 4,6 a également secoué la Corée du Nord moins de dix minutes après la première secousse, a indiqué le Centre chinois de surveillance sismologique. Il a avancé l’hypothèse d’un « affaissement », ce qui suggère que la déflagration pourrait avoir entraîné un effondrement de la roche située au-dessus du lieu de l’explosion.
Cet essai ne manquera pas d’aggraver des tensions déjà très fortes sur la péninsule divisée et d’entraîner de nombreuses condamnations des capitales étrangères.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a d’ores et déjà infligé sept trains de sanctions à la Corée du Nord pour tenter de la contraindre à renoncer à ses programmes nucléaires balistiques et nucléaires.
Le gouvernement japonais a précisé qu’il avait adressé une protestation à l’ambassade de Corée du Nord à Pékin, qualifiant ce test d' »extrêmement impardonnable ».
Le président sud-coréen Moon Jae-In a convoqué le Conseil de sécurité nationale pour une réunion d’urgence tandis que l’armée sud-coréenne a relevé son niveau d’alerte.
La situation sur la péninsule s’était encore tendue en juillet quand la Corée du Nord avait procédé à deux essais réussis d’un missile balistique intercontinental ou ICBM, le Hwasong-14, censé mettre le territoire américain à portée de frappes nord-coréennes.
L’agence de presse officielle KCNA a expliqué dimanche, avant l’annonce du nouvel essai, que le numéro un nord-coréen Kim Jong-Un avait inspecté une bombe H miniaturisée pouvant être montée sur un missile à l’occasion d’une visite à l’Institut des armes nucléaires du régime nord-coréen.
Lorsque la Corée du Nord a procédé à sa cinquième explosion nucléaire, en septembre 2016, elle n’a pas déclaré qu’il s’agissait d’une bombe H.
En revanche, dans son annonce de dimanche matin, l’agence officielle KCNA a indiqué que la Corée du Nord avait « amélioré encore davantage ses capacités techniques », et cela sur la base des progrès « effectués lors du premier test de bombe H ».
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