« Le Maroc doit mettre fin aux démantèlements abusifs et inopinés des campements de migrants, et enquêter sur les allégations à propos d’un usage excessif de la force par la police et les Forces auxiliaires marocaines« , interpelle Human Rights Watch (HRW). Dans un article intitulé « Sous-traiter le contrôle de ses frontières avec le Maroc: la recette de tous les abus » (lien en anglais), la directrice Europe-Asie centrale de l’ONG internationale accuse les forces de l’ordre marocaines de violence à l’égard des migrants subsahariens, qui campent dans les forêts et les grottes près des enclaves espagnoles de Sebta et Melilla.
« On doit se réveiller à quatre heures du matin pour échapper à la police« , témoigne un certain Emmanuel, 18 ans. « Ils m’ont attrapé à cinq ou six reprises. Ils m’ont frappé avec des matraques. Si tu tombes, ils te battent. Ils m’ont renvoyé à chaque fois vers Tanger, Casablanca ou quelque part ailleurs, très loin« , poursuit-il.
Après la destruction de leurs biens et de leurs camps de fortune, les clandestins seraient embarqués dans des bus à destination des grandes villes du royaume, où ils seraient simplement abandonnés dans les gares routières ou à même les rues, note le document. Ils n’auraient alors qu’une idée en tête: récolter suffisamment d’argent pour revenir dans le nord, et retenter la traversée vers l’Europe.
HRW reproche à l’Union européenne de ne pas assumer sa politique migratoire, préférant donner carte blanche à Rabat pour empêcher les immigrés d’atteindre son territoire. « L’Espagne et le Maroc ont le droit de contrôler leurs frontières, mais pas avec une telle brutalité et un tel mépris des droits humains« , s’insurge l’association qui reproche également aux autorités de bafouer la protection spéciale due aux mineurs. Contacté par nos soins, le porte-parole du gouvernement n’a pas répondu à nos sollicitations.
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