Une exposition consacrée à Jérusalem dans le premier musée palestinien

C'est avec une programmation très politique, axée sur l'occupation d'Israël à Jérusalem-Est, qu'a démarré l'exposition intitulée "Jérusalem Lives" à Birzeit, près de Ramallah.

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Une des installations de l'exposition “Jerusalem Lives“ au musée palestinien // Crédit: Abbas Momani / AFP

Ouverte au public dès le 27 août à Birzeit, « Jérusalem Lives » (Jérusalem vit) montre des œuvres allant de l’abstrait à l’ouvertement politique. Ces œuvres très engagées évoquent l’occupation israélienne de Jérusalem-Est. Parmi elles, dans l’une des salles du musée, on se retrouve entouré de colonies israéliennes avec des photographies panoramiques s’étalant sur quatre murs. Plus loin, dans le jardin, un escalier vert qui semble atteindre le ciel bien qu’il prenne racine dans une cage, semble symboliser le confinement imposé aux Palestiniens par l’État hébreu.

L’exposition a été pensée pour montrer le quotidien de Jérusalem. Elle veut montrer la ville sainte comme un cas d’école pour représenter métaphoriquement la globalisation, ses failles et les solutions pour aspirer à un avenir meilleur. Loin des clichés, elle montre les défis imposés par l’occupation israélienne à Jérusalem et ses habitants.

L’exposition se divise en quatre sections chacune portant sur les histoires de la résistance collective et la vie à Jérusalem entre autres. Ce sont les artistes palestiniens qui sont mis à l’honneur, mais les oeuvres d’autres artistes arabes venant d’Égypte, d’Irak, des Émirats et d’Arabie Saoudite sont également exposées, tout comme celles d’artistes brésiliens, français, indiens et colombiens.

De la résistance politique à la résistance culturelle

La conservatrice Reem Fadda a travaillé entre autres sur la biennale de Marrakech, est à l’origine de cette exposition. Elle déclare à l’AFP que la collecte devait susciter une discussion sur la « résistance culturelle » à la politique d’Israël, qui a occupé Jérusalem-Est en 1967 et l’a ensuite annexée dans un mouvement jamais reconnu par la communauté.

Elle assure également que « le but était de penser de façon créative la manière de résister à l’hégémonie de l’occupation israélienne qui fait face à la ville de Jérusalem par une attitude culturelle« .

Mahmoud Hawari, directeur du musée, explique quant à lui que « le mouvement populaire récent à Jérusalem [leur] a donné beaucoup plus d’impulsion« . En effet, avec les évènements qu’a connus Jérusalem cet été, l’exposition est d’autant plus actuelle et pertinente.

Reem Fadda déclare également que l’ambition de cette exposition, gratuite et ouverte au public jusqu’en décembre, était également « de montrer Jérusalem aux Palestiniens qui ne peuvent pas s’y rendre » affirmant qu’elle même a été empêchée de se rendre à Jérusalem au cours des dernières années faute de permis (les habitants de la Cisjordanie et de la bande de Gaza ont besoin d’un permis spécial difficile à obtenir pour se rendre à Jérusalem, NDLR).

Les organisateurs de l’exposition projettent d’amener des groupes de jeunes Palestiniens admirer le spectacle, même si ceux de Gaza et les réfugiés des pays voisins ne seront pas en mesure d’y participer.

Les locaux du Palestinian Museum avaient été inaugurés en mai 2016 par le président palestinien Mahmoud Abbad, sans aucune œuvre exposée, à l’issue de presque 20 ans de préparation et de travaux. En effet, c’est en 1997 que l’idée d’un musée palestinien a émergé, soit quatre ans après les accords de paix d’Oslo qui avaient établi l’Autorité palestinienne et devaient conduire à un État palestinien indépendant.

Le bâtiment, qui a coûté près de 30 millions de dollars, a été financé à 95% par les Palestiniens et vise à devenir un lieu de mémoire, un moyen de graver leur histoire et leur mémoire nationale. L’autre ambition est de contrer les tentatives israéliennes de renier cette histoire.

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