Voilà près d’un an et demi que le projet est sur la table. En vertu d’un arrêté municipal relatif à l’hygiène à Casablanca, une expérience pilote sera lancée dès la semaine prochaine pour faire respecter des règles drastiques: conservation alimentaire, entassement des déchets, pollution visuelle… L’arrêté de la commune urbaine de Casablanca (CUC) remplace un règlement datant de 1930. Il devrait être adopté lors de la session d’octobre du Conseil de la ville.
Pour l’appliquer, la ville se dote d’un nouvel outil inédit: une police administrative constituée d’agents assermentés. Pendant 4 à 6 mois, ils sillonneront la ville afin de faire respecter et de communiquer sur ces nouvelles réglementations. Au terme de cette expérience pilote, un bilan sera établi afin de déterminer un dispositif à la mesure de l’ambition de la municipalité.
« Ces agents ne seront pas armés. Leur arsenal repose sur du papier, pas sur la force« , nous explique Nabila Rmili l’adjointe au maire, chargée du secteur de la Santé. Celle qui a suivi de près ce dossier ne cache pas son plaisir quant à l’arrivée prochaine de ces nouveaux agents.
Je suis très contente que ce projet voie enfin le jour. Certes, cette nouvelle réglementation va rencontrer une certaine résistance dans un premier temps. Mais nous allons procéder étape par étape : d’abord la formation des agents, ensuite la sensibilisation auprès du public, et enfin les sanctions si les mauvais comportements persistent.
Nabila Rmili
Vers l’interdiction d’étendre son linge sur le balcon?
Rédigé avec le concours du ministère de la Santé et de l’ONSSA, cet arrêté d’une centaine de pages s’attaque pêle-mêle au secteur de la restauration, de l’hôtellerie, ainsi que les petits commerces (boulangeries, boucheries, épiceries, etc.). Du degré de conservation des aliments à l’hygiène des commerçants, rien n’est épargné.
Désormais, les normes sanitaires à Casablanca seront rationalisées jusque dans les salons de coiffure et d’esthétique, les bus, et même les taxis. Ce projet aurait même pu voir le jour dès le mois d’octobre :
Ce projet a d’abord été discuté et validé dans une commission spécifique constituée d’une quarantaine de membres. Mais lorsque nous l’avons déposé officiellement, de nombreux élus ne l’avaient pas encore lu. Un report a donc été réclamé afin d’étudier le dossier. Celui-ci devrait être adopté le mois prochain.
Nabila Rmili
Parmi les points ayant retardé l’adoption de l’arrêté, une série de mentions relatives aux comportements des citoyens, comme le fait d’étendre son linge sur le balcon, de battre son tapis aux fenêtres, ou d’installer des paraboles. Des faits passibles d’une amende de 100 dirhams. Les mesures prévues par l’arrêté ont été critiquées par de nombreux élus de la ville en raison de la difficulté à les faire appliquer.
Pour autant, Nabila Rmili précise que ces mesures sont toujours présentes dans la version finale de l’arrêté. Dès la semaine prochaine, cette police administrative expérimentale sera déjà à pied d’oeuvre. « Nous évoluerons progressivement, en nous concentrant d’abord sur les grandes artères touristiques pour nous déplacer par la suite vers les quartiers populaires« , projette-t-elle.
Quid du recrutement ?
À terme, cette police administrative devrait être composée de 300 agents formés et recrutés par la SDL Casa-Prestation. « Nous allons d’abord nous appuyer sur les agents déjà présents sur le terrain, en formant les effectifs de la commune et des arrondissements. La question du recrutement se posera ensuite« , explique Abdessamad Haikar, 1er vice-président du Conseil de la ville.
Ce personnel effectuera des rondes 24 heures sur 24 pendant toute la durée du projet pilote. Budget de l’opération: 5 millions de dirhams. Une somme qui pourrait être revue à la hausse si l’expérience s’avère concluante.
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