Après un discours consacré aux affaires internes à l’occasion de la Fête du Trône, c’est à la politique étrangère que le roi Mohammed VI a consacré son traditionnel discours de la Révolution du roi et du peuple. C’est plus précisément à la défense de la politique africaine du royaume que le souverain a consacré l’entièreté de son discours prononcé ce dimanche 20 août à 21 heures.
« Intérêts communs »
Le souverain a rappelé que la politique extérieure du Maroc était « l’aboutissement d’une méditation profonde et réaliste » et qu’elle était « adossée à une approche graduelle fondée sur la notion de consensus« . Pour Mohammed VI, les meilleures illustrations de cette nouvelle doctrine africaine sont les « mégaprojets de développement » comme le gazoduc Nigéria-Maroc et les complexes de production d’engrais au Nigeria et en Éthiopie.
La nouvelle politique du royaume aura également permis, selon le souverain, au Maroc d’obtenir un accord de principe en vue d’adhérer à la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), et de réintégrer l’Union africaine (UA). Pour le souverain, ce retour à l’organisation panafricaine reflète « une reconnaissance solennelle de la crédibilité dont le Maroc jouit auprès de nos frères africains ».
Priorité au continent
La réintégration à l’UA ne représente toutefois qu’une étape pour Mohammed VI pour qui l’Afrique demeurera en tête des « priorités du royaume ». Car pour le souverain, le continent « représente l’avenir qui commence aujourd’hui » ce qui signifie que « l’heure est à l’action« . Une action qui devrait visiblement passer par le maintien des relations bilatérales avec les autres pays africains et qui ne sera pas affectée par le retour du Maroc au sein de l’UA.
Pour Mohammed VI, le développement des relations bilatérales devrait contribuer à l’essor du continent et la construction d’une « Afrique sûre d’elle-même, solidaire, unie autour de projets concrets, ouverte sur son environnement« . Une logique qui justifie la demande d’adhésion du Maroc à la Cédéao que le roi a présentée comme « un prolongement naturel de l’Union africaine« .
Mohammed VI l’assure, la politique africaine du Royaume n’aura pas pour but de « faire valoir l’argent comme monnaie de change dans ses rapports » avec ses partenaires africains. Elle servira plutôt de plateforme au Maroc pour partager « son savoir-faire et son expérience à leur disposition« .
À ceux qui critiquent l’importance accordée par le roi à la politique extérieure, Mohammed VI répond que l’orientation africaine du royaume « apportera une plus-value à l’économie nationale et contribuera à renforcer les relations de notre pays avec sa profondeur africaine » et ne se fera pas au « détriment des priorités nationales« .
La crise de Guergarat
Au rang des priorités nationales figure notamment la question de l’intégrité territoriale. Dans son discours, le roi est notamment revenu sur la résolution de la crise de Guergarat. Une crise débutée en 2016 années où le Maroc a fait preuve de « fermeté et de la rigueur » et a joint l’acte « à la parole« .
L’année 2017 sera l’année de « la clarté par excellence » et « du retour aux principes et aux termes référentiels retenus pour le règlement du conflit du Sahara« . Des termes référentiels retrouvés dans le rapport du Secrétaire général de l’ONU et les résolutions du Conseil de sécurité selon Mohammed VI.
Le souverain estime par ailleurs que la politique « proactive » dans le dossier de Guergarat aura permis de « démystifier la chimère entretenue par les ennemis du Maroc autour de supposés territoires libérés« .
À l’issue de ce passage consacré à l’évolution du dossier du Sahara à l’ONU, Mohammed VI a salué le « travail sérieux et la mobilisation efficace de la diplomatie marocaine« .
L’émotion de Madagascar
C’est sur une note d’émotion que le roi a conclu son discours, en revenant sur sa visite à Madagascar au mois de novembre. Un séjour durant lequel le roi a « pu mesurer toute l’affection et la considération sincères que le peuple malgache porte à la famille alaouite« .
Cette visite dans la terre d’exil de ses aïeux a également permis au souverain de renouer « avec des souvenirs émouvants » et de prendre « la juste mesure des rapports humains cordiaux tissés à l’époque entre la population malgache et les membres de la famille royale, en dépit des conditions pénibles de l’exil et de la contrainte pesante d’être à mille lieues de la mère Patrie« .
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