PLF 2018: les priorités d'El Othmani

Le volet social et la réforme de l'administration sont très présents dans la note de cadrage sur le projet de loi de finances 2018 publiée par le chef du gouvernement. Détails.

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Crédit : Yassine Toumi/TELQUEL

Saad Eddine El Othmani a publié la note de cadrage relative au projet de loi des finances pour l’année 2018. La note, adressée aux ministres et secrétaires d’État, dresse les priorités du gouvernement pour l’année prochaine à la lumière du contexte spécial (après des mois de blocage) dans lequel le gouvernement a pris les commandes et démarre son mandat.

« La préparation du projet de loi des finances pour l’année 2018 est d’une grande importance dans la concrétisation des engagements pris dans la déclaration gouvernementale« , déclare le chef du gouvernement.

Si la note de cadrage insiste sur les grandes thématiques classiques à savoir l’accélération des grandes réformes, la mise en œuvre de la régionalisation avancée, ou encore la réforme de l’administration et le renforcement des équilibres macroéconomique, les attentes socioéconomiques sont aussi au centre des préoccupations de l’Exécutif.

El Othmani exhorte ses équipes à se pencher sur les disparités sociales « en s’activant le plus rapidement possible à traiter tous les aspects des manques sociaux et à réduire les disparités, ce qui contribuera au renforcement du climat de confiance chez le citoyen, les entreprises et investisseurs marocains et étrangers« .

Le chef du gouvernement admet que la tâche s’annonce ardue au regard d’un contexte marqué en interne par une grogne populaire et des revendications sociales urgentes. El Othmani appelle également ses ministres à donner la priorité au déploiement et à la réalisation des projets inscrits dans le cadre de conventions nationales et internationales. Il insiste notamment sur ceux présentés devant le roi Mohammed VI.

La note de cadrage table également sur une prévision de croissance de 3.2 % et un déficit prévu dans la limite de 3 %. « Nous avons certes dépassé la zone de danger, mais nos équilibres macroéconomiques restent fragiles et il est de notre responsabilité à tous de les préserver », avance El Othmani. Pour lui, « si le déficit a été réduit de 7,2 % en 2012 à 3 % en 2017, il est important de poursuivre les efforts pour faire baisser l’endettement du pays à moins de 60 % à horizon 2021 ».

Sur cette base, le projet de loi de finances pour l’année 2018 se focalisera sur quatre priorités énumérées dans la note circulaire: l’appui aux secteurs sociaux que sont l’éducation, la santé, l’emploi et la réduction des disparités territoriales; le développement de l’industrialisation, la stimulation de l’investissement privé, l’appui aux PME; la mise en œuvre de la régionalisation avancée; et enfin la réforme de l’administration, l’amélioration de la gouvernance et l’accélération des grandes réformes.

Sur le premier volet consacré aux aspects sociaux, outre l’éducation où il rappelle l’importance de la mise en œuvre du plan stratégique de la réforme de l’éducation 2015-2030, El Othmani accorde une grande importance à la question de l’emploi et détaille les urgences. « Il faut accélérer la finalisation du plan national pour la promotion de l’emploi et mettre en place les mécanismes de son opérationnalisation en particulier à travers l’évaluation des anciens programmes de promotion de l’emploi », explique-t-il.

Le chef du gouvernement propose en outre de relier les incitations accordées aux investisseurs qu’elles soient fiscales, financières ou foncières par le nombre de postes d’emploi effectifs à créer.

En ce qui concerne la deuxième priorité consacrée à l’industrialisation, aux plans sectoriels et à l’investissement, la note de cadrage n’apporte rien de nouveau. Elle consacre les choix déjà pris et incite à poursuivre sur la même lancée. Idem pour la mise en œuvre de la régionalisation avancée.

Enfin sur le volet de la réforme de l’administration, le chantier est de taille. El Othmani cite dans la note de cadrage le dernier discours royal qui tance l’administration publique et pointe ses faiblesses. Partant de ce constat, le chef du gouvernement appelle à placer la réforme de l’administration au sommet des priorités.

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