Monusco : La mission oubliée des casques bleus marocains au Congo

Avec près d'un millier de casques bleus marocains, la Monusco concentre la majorité des effectifs militaires du royaume affiliés à l'ONU. Une mission peu médiatisée, malgré son importance pour la stabilité de la région.

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Les soldats de l'ONU au Congo. Crédit: AFP

Ils sont 839 marocains, mobilisés dans un pays trois fois plus vaste que le leur. Depuis 2010, la Mission de l’Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (Monusco) réunit près d’une soixantaine de nations. Sa mission : assurer la stabilité du pays en soutenant son gouvernement « dans ses efforts de stabilisation et de consolidation de la paix« , explique l’Organisation des Nations Unis. »Protection des civils, du personnel humanitaire et des défenseurs des droits de l’homme » sont également au programme.

Initialement baptisée MONUC, cette mission voit le jour durant la seconde guerre du Congo en 1999 avec la participation des casques bleus marocains. En 2010, elle est rebaptisée « Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo » (Monusco) pour souligner un changement dans le pays, notamment après les élections de 2006. Une fois encore, le royaume est de la partie. Un engagement au caractère « historique » pour l’ancien représentant permanent du Maroc auprès de l’ONUMohammed Loulichki. « Les marocains étaient déjà présents au Congo dès la première mission de l’ONU en 1960« , insiste-t-il.

Des effectifs concentrés dans le nord du pays

Riche en matières premières, notamment en Cobalt (utilisé dans la création des smartphone), le Congo subit encore les assauts milices armées. Face à ces tensions les objectifs des casques bleus marocains sont d' »assoir le pouvoir de l’état dans certaines régions, protéger les civils, et s’assurer que les parties engagés dans le processus de paix ne se rétractent pas« , résume Mohammed Loulichki.

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Pour se faire, les Marocains sont répartis dans le nord du pays, sur les provinces de Haut-Uélé et Ituri. Des zones situées respectivement aux frontières entre le Soudan du Sud et le l’Ouganda. Dans l’Ituri, les Marocains sont mobilisés dans un hôpital militaire, au travers d’une équipe d’évacuation médicale aérienne (Air Evacuation Médical Team AMET). On y retrouve également une compagnie de combat chargée de la protection de l’aéroport de Dungu dans le Haut-Uele.

Travail d’équipe avec les nations étrangères

Selon des sources militaires sur place, le travail des Marocains se résume à des « activités opérationnelles dans leur zone de responsabilité, y compris la fourniture d’escorte aux différents convois, les patrouilles pédestres et motorisées, de jour et de nuit. » Au-delà de la sécurisation de l’aéroport les casque bleus du royaume veillent également sur « les différentes installations onusiennes se trouvant dans leurs zones de compétence« , insiste le bureau du porte-parole militaire.

Fort de ses nombreux militaires sur place, le Maroc assiste également d’autres nations dans la réalisation de leurs missions. Récemment encore, le contingent marocain a fourni « une section de soldats pour la protection et l’escorte des éléments de génie indonésienne qui sont chargés de la réhabilitation de la route Dungu-Isiro » explique une source militaire.

Le mal du pays

Face à l’obligation des soldats marocains de rester au minimum un an loin de leurs familles, l’ONU assure que « des facilités de communications sont offertes au profit des soldats en mission de paix« , afin de communiquer avec leurs proches « quand ils le désirent« . « Les soldats travaillent ensemble. Ils vivent ensemble et partagent les mêmes habitudes. Au cours de leurs moments de détente, ils savent créer l’ambiance qui leur manquerait » précise une source militaire.

Si aucun mort marocain n’est à déplorer dans le cadre de cette mission, plus d’une centaine de casques bleus sont déjà décédés au Congo. Avec ses quelques 20 000 soldats déployés dans le pays, la Monusco est la troisième mission la plus couteuse pour les Nations-Unis. Autant d’indices qui attestent de l’importance du pays pour stabilité de la région, voire du continent. Parmi les enjeux majeur que cette nation va devoir affronter : la tenue des élections qui devraient se dérouler d’ici la fin de l’année. Pour Mohammed Loulichki, l’événement est « capital pour l’avenir du pays« .

 

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