La LGV Tanger-Kénitra coûtera 3 milliards de dirhams de plus que prévu

Depuis la conférence de presse de l'ONCF sur la Ligne à grande vitesse (LGV) Tanger-Kénitra en 2012, le budget de 20 milliards de dirhams annoncé a fait un bond de 14,5%.

Par

TGV

Le 25 juillet, le ministre de l’Économie Mohamed Boussaid et le directeur général du Fond koweïtien pour le développement signent à Rabat un accord portant sur un prêt de 450 millions de dirhams visant à financer la Ligne à grande vitesse (LGV) Tanger-Casablanca.

Cet accord vient s’ajouter à une longue liste de financements où figurent également les 1,24 milliard de dirhams prêtés par le Fonds d’Abou Dhabi au royaume. Il suscite néanmoins une interrogation: la LGV coûtera-t-elle plus cher que prévu ?

Coût en augmentation et taux d’intérêt avantageux 

Après le coup d’envoi des travaux d’infrastructure fin 2011, l’ONCF avait tenu une conférence de presse en avril 2012 pour annoncer officiellement le coût du projet et son calendrier : la ligne devait être mise en service en décembre 2015 pour une enveloppe totale de 20 milliards de dirhams.

graphe fin LGV avril 2012 coupé

Structure de financement du projet LGV présentée par l’ONCF en avril 2012.

Contactée par nos soins, la direction de l’ONCF nous précise que le « coût actualisé du projet est de 22,9 milliards de dirhams, soit une évolution de 14,5%« . Elle mentionne trois prêts supplémentaires mobilisés en novembre et décembre 2016: « 80 millions d’euros pour la contribution des fonds arabes de développement, 70 millions d’euros pour le financement du trésor français, ainsi qu’un prêt en cours de mobilisation auprès de l’Agence française de développement« . Convertis en dirhams, ces nouveaux prêts totalisent environ 2,55 milliards de dirhams. La différence de 350 millions par rapport aux +2,9 milliards reste d’origine inconnue.

Concernant la convention de prêt signée le 25 juillet, l’ONCF précise qu’il s’agit de « la deuxième tranche de ce prêt conformément à la convention de base signée en juillet 2011 pour un montant global de 40 millions de dinars koweïtiens », soit environ 1,25 milliard de dirhams.

Le transporteur signale également que « ce projet a bénéficié de conditions de financement préférentielles. Les taux d’intérêt des prêts mis en place se situent autour de 2% avec des durées de remboursement allant de 25 à 40 ans« . L’ONCF signale également que « 80% des travaux de génie civil sont réalisés par des entreprises marocaines« . Ces travaux représentent un investissements de 10 milliards de dirhams.

Un « petit dépassement »

Du côté du gouvernement, le secrétaire d’État aux Transports, Najib Boulif, justifie le « petit dépassement » du budget initial de la LGV par la nécessité d’indemniser les nombreuses personnes victimes d’expropriation du fait du passage de la ligne à l’emplacement de leurs habitations. Il ne donne toutefois pas plus de précision sur le montant déboursé dans le cadre des procédures d’expropriation.

Revu il y a deux ans, le nouveau calendrier de la LGV prévoit la mise en service de la ligne au deuxième semestre 2018, soit 3 ans de plus qu’au départ. « On est dans le timing par rapport à ce nouveau délai« , assure Najib Boulif.

Actuellement, le projet a atteint un niveau de réalisation de 91%. Les premiers essais commenceront à partir du mois prochain sur quelques tronçons, et à partir de début 2018 sur la ligne totale.

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