L'avocat de Zafzafi explique le contexte de la vidéo polémique de l'examen corporel de son client

La vidéo polémique de l'examen corporel de Nasser Zafzafi a été enregistrée lors du "dernier jour de son interrogatoire par la BNPJ", selon un de ses avocats.

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Nasser Zafzafi Crédit: Yassine Toumi/TELQUEL

La vidéo polémique montrant Nasser Zafzafi, face caméra, en gandoura bleue, en train de se soumettre à ce qui ressemble à un examen corporel aurait été enregistrée lors « du dernier jour de son interrogatoire dans les locaux de la BNPJ« . C’est ce que nous révèle le coordinateur de la défense du leader du Hirak, l’avocat Rachid Belaali, qui s’est entretenu avec son client le 11 juillet, au lendemain de la diffusion de l’enregistrement.

C’est à l’issue de l’expertise médicale menée par un médecin qu’un officier de police se serait adressé à Nasser Zafzafi pour le filmer. « Il m’a expliqué qu’au moment des faits, on lui a dit qu’il fallait qu’il se soumette à cet enregistrement comme le prévoit la loi. Il a donc accepté d’être filmé« , révèle Belaali.

Cet enregistrement est-il légal? « Légalement, il faut que le prévenu accepte d’être soumis à un enregistrement vidéo et qu’on lui mentionne à quelles fins cette vidéo va être utilisée« , nous indique l’avocat. « Le secret de l’instruction doit être préservé. Seule une partie judiciaire peut y avoir accès, ce qui n’est pas le cas avec cette vidéo de Nasser Zafzafi. Aucune partie n’a le droit de diffuser cette vidéo« , insiste Me Belaali.

La fuite de cette vidéo où Nasser Zafzafi apparaît partiellement dénudé a indigné le principal concerné. « Quand il a pris connaissance de la fuite de la vidéo, il m’a dit: ‘cette vidéo révèle mon intimité. C’est une violation de ma vie privée‘ « , nous confie Rachid Belaali.

L’avocat nous annonce qu’une procédure judiciaire a été initiée pour « poursuivre toutes parties ayant diffusé la vidéo« . Au cours d’une entrevue qui a duré une heure à la prison de Oukacha, Nasser Zafzafi a déclaré à son avocat qu’il n’avait « pas subi de violence dans les locaux de la BNPJ« , mais a affirmé avoir été « violenté durant son arrestation « .

Quelques heures après la diffusion de la vidéo de cet examen corporel, la Direction générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) a publié un communiqué dans lequel elle assure que la vidéo n’a pas été enregistrée dans la prison d’Oukacha. Pour sa part, le procureur général à la cour d’appel de Casablanca a ordonné « l’ouverture d’une enquête pour élucider les circonstances de l’enregistrement de cette vidéo« .

Lire aussi : Cafouillage général après la diffusion d’une vidéo attentatoire à la dignité de Zafzafi

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