La Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) est catégorique. Elle assure que Nasser Zafzafi a signé un document, dans lequel il nie avoir transmis à son avocat une lettre destinée à l’opinion publique et largement diffusée le 5 juillet sur les réseaux sociaux. Mohamed Ziane, qui avait lui-même annoncé avoir obtenu cette lettre, maintient qu’elle lui a bien été remise en mains propres.
« Le détenu a démenti catégoriquement dans une déclaration écrite les allégations émises par l’avocat » et assure ne pas « avoir remis une prétendue lettre publiée sur les réseaux sociaux« , annonce l’administration pénitentiaire dans son communiqué publié le 6 juillet.
L’administration dirigée par Mohamed Saleh Tamek explique que Zafzafi a été fouillé à l’entrée et à la sortie du parloir « selon les dispositifs de la loi », écartant ainsi la possibilité que le document ait été remis à ce moment, comme l’assure son avocat.
De son côté Mohamed Ziane maintient avoir bien reçu le document. « Je ne suis tout de même pas fou! Je maintiens la véracité de cette lettre », nous déclare-t-il.
Écrite à la main et adressée « aux fils du Rif et de la nation« , cette lettre a été attribuée le 5 juillet à Nasser Zafzafi. « Je vous écris cette lettre depuis ma petite cellule (…) Mon corps y est emprisonné, mais pas ma conviction et ma conscience« , peut-on y lire.
L’auteur, qui demande à maintenir le caractère pacifique des protestations, explique qu’il ne va ni « trahir« , ni « vendre » la cause au profit de sa liberté et de sa vie. « Alors que nous dessinons la trajectoire de la liberté et de la dignité de la prison, je vous le dis encore une fois, nous sommes innocents de tous les chefs d’accusation qui ont été émis contre nous« , poursuit le texte.
Dans le document contesté, il est précisé que « ces allégations ont un unique but de faire taire la voix de la liberté qui a émergé après la mort de Mouhcine Fikri. (l’objectif était de) pointer du doigt les corrompus, les responsables gouvernementaux et les officines politiques qui ont pillé nos richesses depuis des années« .
La DGAPR a demandé l’ouverture d’une enquête au sujet de cette lettre, afin de lever le voile « sur la source effective des documents publiés« . Au vu de ces circonstances, Mohamed Ziane s’est vu « interdit de communiquer avec les détenus » de la prison. La même source explique que l’avocat « ne cherche absolument pas à servir les intérêts de son client, mais plutôt des parties qui cherchent à semer la discorde« .
Mohamed Ziane fulmine: « demander une enquête sur la relation qui lie un avocat et son client est scandaleux« . Quid de la déclaration écrite signée par Zafzafi, selon la DGAPR? « La déclaration de mon client est nulle et non avenue. Ce n’est pas à la délégation de la prison de prendre une déclaration de mon client, mais bien à la justice« , estime-t-il. Qui dit vrai? Ce sera à l’enquête de trancher.
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