Absence de spécialités, problèmes de planification... Jettou liste les maux de la santé

Lors de son intervention au parlement ce mardi, Driss Jettou a pointé du doigt les insuffisances au niveau de la planification stratégique, de la programmation, et de la gestion des rendez-vous dans le secteur de la santé. 

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Driss Jettou au parlement. Crédit: R. Tniouni
Driss Jettou au parlement. Crédit: R. Tniouni

Lors de son passage devant les deux chambres du parlement le 4 juillet, Driss Jettou, premier président de la Cour des comptes, a présenté les conclusions de l’audit de son instance sur le secteur de la santé.

L’audit en question a relevé des insuffisances au niveau « de la planification stratégique, de la programmation, et de la gestion des rendez-vous et des bâtiments et équipement« . Une situation qui entrave « l’offre d’un service de santé publique de qualité« .

Dans le détail, la Cour des comptes explique que les « centres hospitaliers n’assurent pas des prestations de santé dans toutes les spécialités prescrites par les textes réglementaires en vigueur pour chaque catégorie d’hôpital« . Le fléau a pour principale conséquence de contraindre les citoyens à se tourner vers des hôpitaux éloignés de leurs lieux de résidence.

Le phénomène n’est pas cantonné au monde rural ou aux petites villes. « Il a été relevé au niveau de certains centres hospitaliers de grandes villes l’absence de spécialités telles que la psychiatrie, l’otorhinolaryngologie, la chirurgie maxillo-faciale et la réanimation », ajoutent les magistrats de la Cour des comptes.

Driss Jettou ajoute qu’au niveau de certains hôpitaux locaux, « les services de pédiatrie et de chirurgie sont inopérants« . Pire, il a été constaté que plusieurs établissements de santé sont dotés d’équipements inexploités. « Les travaux de maintenance sont insuffisants, voire absents« , ajoute la Cour des comptes.

Ce n’est pas le seul point noir soulevé. Sur le volet de la gestion des ressources humaines, la Cour a noté « une insuffisance du personnel paramédical avec des ratios pouvant atteindre dans certains cas un infirmier pour soixante lits« . Les départs à la retraite normale ou anticipée et le changement de cadre d’un grand nombre d’infirmiers passés au statut d’administrateur sont présentés comme les principales causes de cette situation.

Les griefs de Cour des comptes portent aussi sur la gestion des rendez-vous.  « L’application Mawidi fait ressortir des délais de rendez-vous longs pour certaines spécialités. Ainsi, pour la chirurgie générale, l’endocrinologie, la dermatologie, ces délais varient entre quatre et sept mois« , révèle la Cour des comptes.

« Pour les échographies, ces délais peuvent atteindre cinq mois. Pour l’ophtalmologie, ils peuvent aller jusqu’à dix mois « , ajoute l’instance. Driss Jettou pointe aussi du doigt « la programmation des plages horaires de consultations qui, dans la majorité des cas, ne réserve à certaines spécialités qu’une seule plage horaire par semaine « .  C’est le cas pour la dermatologie, l’endocrinologie, la gastroentérologie, la gynécologie, l’hématologie, la cardiologie et l’ophtalmologie.

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