(Cet article est une communication d’entreprise. Il n’a pas été rédigé par les journalistes de Telquel.ma)
Quelles sont les compétences clés que recherchent les patrons ? Quelles sont les Formations Executives à forte valeur ajoutée ? Quel est le modèle académique le plus efficace ? Sont autant de questions que se posent les entreprises pour statuer sur la qualité d’une formation de type MBA ou d’Executive Mastère. Le MBA et l’entreprise se croisent les chemins ; les deux sont confrontés à des défis, mais l’un ne va pas sans l’autre. Selon une étude réalisée par le GMAC, se sont 88% des entreprises mondiales opérant sur l’Europe, l’Asie et l’Amérique ont l’intention de recruter des lauréats MBA en 2017. Une tendance qui confirme la forte contribution qu’apporte ce genre de formation à la performance des entreprises et de l’économie. Sur fond de changements rapides induits par la transformation digitale, les universités sont appelées à doubler d’effort pour adapter non seulement l’offre de formation, mais tout le système de gouvernance académique qui en découle.
Le MBA : un design pluridisciplinaire intégré axé sur la résolution de problèmes complexes
Les entreprises sont soucieuses de leurs compétitivités sur un marché national et mondial qui évolue rapidement. Si nul doute de l’importance de l’investissement formation sur la carrière des cadres, les dirigeants ont tendance à mesurer la qualité d’une formation Executive par son impact sur la performance de leurs entreprises. Dans un article publié sur le « Financial Times », des chercheurs ont relayé une majorité de patrons d’entreprises qui ont manifesté leurs insatisfactions des programmes Executives proposés par les universités internationales, les jugeant complètement déconnectés du monde réel de l’entreprise. Différentes raisons justifient cette déconnexion. Un des facteurs serait que les écoles et universités continuent d’enseigner les disciplines en silos, comme s’il n’existait aucun lien entre elles dans le monde professionnel réel. Le rapport du Forum économique mondial sur l’avenir des emplois datant de janvier 2016 a identifié les compétences-clés pour 2020, notamment l’aptitude de résolution des problèmes complexes, la pensée critique, la créativité, la gestion des RH, l’intelligence émotionnelle et la prise de décision. Selon la même source, les entreprises recommandent au monde de la formation de développer des programmes pluridisciplinaires et intégrés, de mettre en place des laboratoires d’application, d’axer la formation sur le comportement organisationnel, de capitaliser sur l’expérience et d’intégrer l’apprentissage expérientiel.
Le MBA : une expérience et beaucoup de pratique
Le problème est qu’aucune des compétences précitées n’est facile à apprendre seul, ou en e-learning. Elles requièrent la pratique et elles exigent des interactions riches et humaines. Nous apprenons à raisonner de façon complexe, à gérer les relations et à être émotionnellement intelligents en pratiquant ces compétences, avec d’autres, sur des problèmes grands et petits dans un contexte et une culture définis.
D’ailleurs, les recherches en science de l’éducation ont révélé que ce mode expérientiel de l’apprentissage suscitait un état de motivation chez les managers pour apprendre et en conséquence, créer un impact positif sur le lieu de travail. Si le savoir théorique que doit comporter un programme de MBA représente une base commune, les laboratoires d’application et l’expérience simulée dans ces programmes de formation devraient représenter un « Instructional Design » à même de marquer l’identité des programmes Executives et les différencier les uns des autres.
Le nouveau rôle du professeur
Ils sont nombreux à croire que, à cause de la technologie et l’accès facile au savoir, la présence du professeur en classe n’est pas obligatoire. Détrompons-nous ! Elle l’est. Son rôle a changé. Les recherches en psychologie de l’éducation ont apporté des réponses significatives aux interrogations sur les processus et styles d’apprentissage des étudiants. La nouvelle pédagogie focalise sur le rôle dynamique et active des apprenants dans la construction des savoirs et développement des compétences. Il s’agit de recentrer les efforts pédagogiques sur l’étudiant, et ce, par l’adoption d’une pédagogie auto-directionnelle, interactive et flexible. Dans ce contexte, le professeur est appelé à articuler son rôle de facilitateur du savoir. Ils ont également la charge d’élaborer des méthodes innovantes d’évaluation des apprentissages contextualisés selon la nature de la compétence développée par les managers. Ce rôle n’est pas de tout repos pour les professeurs qui sont souvent amenés à répondre à des questions auxquelles ils n’étaient pas préparés. Désormais, le professeur pratique un leadership en classe et en dehors pour identifier le potentiel de développement comportemental chez ses apprenants et les aider à découvrir le leadership qui ont en eux.
Au niveau de la gouvernance, l’adoption de ce modèle d’apprentissage aura pour effet d’engager les universités dans une démarche collaborative avec l’ensemble des intervenants, dont les étudiants, les parents, le monde professionnel et la société civile.
Au-delà d’un simple diplôme, désormais les entreprises et les managers sont à la recherche de MBA dont le design pédagogique qui fait de la résolution de leurs vrais problèmes organisationnels une priorité. Un MBA synonyme d’une expérience d’apprentissage dans lequel on combine intelligence émotionnelle, raisonnement organisationnel et garantissant un impact direct sur la carrière des cadres et performances de leurs entreprises.
Dr Said BENAMAR
Docteur en Science de l’Éducation et Directeur du pôle Formation Executive de l’UIC.
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