Mais où est passé le Conseil national des droits humains (CNDH), censé être en première ligne pour enquêter sur les allégations d’atteintes aux droits humains dénoncées par les militants du Hirak? Une source proche du dossier nous affirme que l’instance présidée par Driss El Yazami s’est autosaisie et planche sur l’élaboration d’un rapport complet sur les accusations de mauvais traitements et de violence rapportées par les militants locaux.
Des délégations du CNDH se trouvent sur le terrain à l’écriture de ces lignes, nous assure-t-on. En revanche, aucune date précise n’a été avancée pour la publication de ce rapport.
Le CNDH a notamment enquêté sur les allégations de torture relayées par les milieux associatifs. Une commission, composée notamment de médecins, s’est ainsi rendue dans les centres de détention et a pu rencontrer le leader du Hirak Nasser Zafzafi et 35 autres détenus. L’équipe du CNDH a pu examiner 19 détenus à Oukacha et 16 au niveau de la prison d’Al Hoceima le week-end du 17 au 18 juin.
Les premiers éléments de l’enquête du Conseil indiquent de la « violence verbale ou physique avant la détention et non de la torture« , nous assure la même source. Si cela peut être dû à un mauvais traitement, il peut tout aussi bien s’agir « de résistance lors de l’arrestation« , insiste notre source.
Le CNDH a transmis ses conclusions au ministère de la Justice d’après notre interlocuteur qui assure qu’il faut du temps pour bien mener les investigations et enquêter sur toutes les allégations de manière « impartiale » et « indépendante ».
La liste des détenus du Hirak que la délégation du CNDH a pu rencontrer:
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