Plus de 200.000 élèves ont quitté prématurément l'école en une seule année scolaire

La Cour des comptes a publié ce lundi 19 juin un rapport sur les dysfonctionnements du secteur de l'Éducation recensés au cours de l'année 2016-2017: un manque de 16.700 enseignants, le fléau des classes à cours multiples et surtout un taux d'abandon scolaire très élevé. Mohamed Hassad aura du pain sur la planche.

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Driss Jettou
Driss Jettou, premier président de la Cour des comptes. Crédit : DR.

Au moment où Mohamed Hassad multiplie les annonces concernant la réforme du secteur de l’Éducation, la Cour des comptes vient rappeler la dure réalité du secteur: l’école marocaine va mal, très mal. Chiffres à l’appui, sur la période de  l’année scolaire 2016-2017, les magistrats de Driss Jettou dressent la liste des maux dont souffre notre système éducatif.

L’abandon scolaire reste aussi l’une des grandes plaies. Pour la période concernée par l’audit de la Cour des comptes, 218.414 élèves ont quitté prématurément les bancs de l’école malgré de multiples initiatives pour les en dissuader (Opération un million de cartables, Tayssir…).

L’un des autres points noirs mis en évidence dans le diagnostic de la Cour des comptes est le fait que notre système éducatif, tous niveaux confondus, accusait en 2016-2017, un déficit de 16.700 enseignants. Paradoxalement, la mauvaise répartition des enseignants disponibles génère un surplus de 14.055 postes au niveau national.

À l’origine de cette contradiction, une carte scolaire non maîtrisée puisque ces 14.055 enseignants auraient pu être redéployés ou réaffectés au lieu de rester dans leurs établissements respectifs. Pour l’heure, la réponse du ministère consiste à lancer une grande opération de recrutement sur contrat concernant 24.000 enseignants d’ici la fin du mois de juin.

Courage, fermons des écoles!

Autre grief de la Cour des comptes. En 2016-2017, 1.092 établissements scolaires ont été fermés à travers le territoire national. Avec le manque en enseignants, cette donne aggrave l’encombrement des classes. Une situation qui a contribué, selon les conclusions de la Cour des comptes, à entretenir le phénomène d’encombrement des salles. le taux des classes encombrées au Maroc, tous niveaux confondus, varie entre 16% dans le primaire et 49% dans le collège avec des pics approchant les 90% dans certains établissements ) Casablanca.

Le déficit en classes de cours et en enseignants a engendré un autre phénomène pointé par la Cour des comptes: les classes à cours multiples où plusieurs élèves de niveaux scolaires différents se retrouvent regroupés dans une même salle. Chiffre effarant: le Maroc compte 27.227 classes à cours multiples dont quelque 6.381 avec trois cours multiples.

 

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