Marquées par une abstention record et la victoire du parti d’Emmanuel Macron, les élections législatives françaises marquent une série de changements notables dans le paysage politique français. Zoom sur cette nouvelle Assemblée nationale, et ses nouveaux visages.
L’assemblée marquée de l’empreinte des Franco-Marocains
On connaissait déjà Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargé du Numérique, dorénavant élu à la 16e circonscription de Paris. Entre les binationaux et les Français d’origine marocaine, 8 députés font leur entrée à l’Assemblée nationale. Il s’agit d’Amal Amélia Lakrafi, Naima Moutchou, Mohamed Laabid, Lazaar Fiona (LREM), Sarah Elhairy, Mohammed Laqhila (MoDem) et M’jid El Guerrab, élu dans la 9e circonscription des Français de l’étranger où il s’est notamment imposé contre Leila Aïchi.
Message de remerciement à tous les électeurs de la #ExtCirco09 #legislatives2017 pic.twitter.com/cORVndJ9be
— El Guerrab M’jid (@Elguerrab_mjid) 18 juin 2017
L’assemblée la plus féminine de l’histoire en France
Elles occuperont près de 40% des sièges. Avec 223 femmes élues au second tour des législatives, la nouvelle Assemblée nationale est tout simplement la plus féminine de l’histoire française. Lors de la dernière législature, elles étaient 155, soit 26,86%. Un nouveau record est battu en 2017, alors qu’il y a 10 ans à peine, le seuil des 10% de députées était franchi. Pour rappel, les femmes siègent à l’Assemblée française depuis 1945. Elles étaient alors 33. Si ces progrès sont indiscutables, leurs homologues masculins restent tout de même majoritaires avec 354 députés.
L’assemblée la plus ouvertement gay
Sur les 577 députés qui composent l’Assemblée, cinq sont ouvertement homosexuels. Un petit record, certes, mais loin d’être anecdotique. Des chiffres particulièrement faibles par rapport à la Chambre des communes en Grande-Bretagne qui compte 45 élus ouvertement LGBT (lesbiens, gay, bi, trans). Si ce progrès est notable, pas sûr que celui-ci suffise à réduire les politiques et propos homophobes à l’Assemblée. Certains nouveaux élus ne cachent pas leur homophobie, à l’instar d’Olivier Serva (LREM), qui a comparé l’homosexualité à une « abomination« .
Guadeloupe
Le LREM Olivier « l’homosexualité est une abomination » Serva éluC’était bien la peine de troller Boutin.pic.twitter.com/XnXkMRDXuN
— Guillaume Blardone (@gblardone) 18 juin 2017
L’assemblée qui n’aime pas les anciens ministres
Sur les 26 ministres du quinquennat de François Hollande, seuls neuf ont obtenu un siège à l’Assemblée nationale. Un chiffre qui pourrait bien passer à 8 avec la contestation de la victoire de l’ancien Premier ministre Manuel Valls. Sa rivale de la France Insoumise (le mouvement de Jean-Luc Mélenchon) a annoncé avoir engagé un recours devant le Conseil Constitutionnel. Ceci n’a pas empêché l’ancien Premier ministre d’annoncer sa victoire avec seulement 139 voix d’avance. Une annonce accueillie par une bousculade et des brimades dans la Mairie d’Évry lors du discours de vainqueur de Manuel Valls.
Ambiance tendue à la Marie d’Évry, un militant de la FI qui parle d’irrégularités dans les dépouillements évacué #legislative2017 pic.twitter.com/siOFqde8Jd
— Amélie Quentel (@ameliequentel) 18 juin 2017
L’assemblée qui accueille les nationalistes corses
L’évènement a été peu traité dans les médias, et pourtant c’est une petite révolution dans l’hémicycle. Pour la première fois de son histoire, l’Assemblée nationale française va accueillir 3 députés nationalistes corses. L’île méditerranéenne rattachée à la France depuis 1769 avait déjà accueilli des élus nationalistes lors des élections régionales de 2015. Avec cette arrivée inédite, indépendantistes et autonomistes auront désormais leurs voix dans le paysage politique. Une « victoire historique » pour le président du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, qui s’est félicité sur Twitter… en corse.
3 deputati #PèACorsica ! Vittoria storica!!! pic.twitter.com/5g8ns9lfIU
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) 18 juin 2017
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