L'écrivain espagnol Juan Goytisolo est décédé à Marrakech

L'écrivain espagnol Juan Goytisolo est mort dans la nuit du 3 au 4 juin à l'âge de 86 ans dans sa résidence de Marrakech.

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Crédit : AFP

L’écrivain et essayiste, lauréat en 2014 du prix Cervantes, considéré comme le Nobel de littérature hispanophone, est mort à « son domicile de Marrakech, entouré de ses proches« , a précisé un communiqué de presse de l’agence Carmen Balcells, basée à Barcelone et citée par l’AFP. L’écrivain avait connu des problèmes de santé ces derniers mois, dont une fracture à la hanche qui l’avait contraint de se déplacer en fauteuil roulant. L’information du décès de l’écrivain a été confirmée par l’ambassade de l’Espagne au Maroc, a précisé sur son site web l’agence Carmen Balcells citée par la MAP.

Surnommé l’écrivain « des deux rives« , pour sa défense du monde arabe et son penchant pour l’Amérique latine, l’essayiste était connu pour son expérimentation narrative, et son style singulier et imprévisible, fruit de son indépendance intellectuelle. Né à Barcelone en 1931, Juan Goytisolo, qui s’était installé à Marrakech depuis plusieurs années, s’est alors imposé l’un des écrivains espagnols les plus importants de la seconde moitié du 20ème siècle. Son parcours avait démarré en 1954 avec la parution de « Jeux de mains« . Son oeuvre, publiée à Paris, Mexico et Buenos Aires, avait ensuite été en partie censurée par la dictature franquiste à laquelle il s’opposait. Il s’était par ailleurs installé à Paris à la fin des années 1950 pour fuir le franquisme et n’était jamais revenu vivre de façon permanente dans son pays. Son dernier roman « L’Exilé d’ici et d’ailleurs » avait été publié en 2008.

Auteur d’une quinzaine de romans, de nombreux essais, mais aussi de reportage, il a reçu plusieurs prix internationaux, dont le prix Europalia en 1985 pour l’ensemble de son œuvre, le prix Octavio Paz (2002), le prix Juan Rulfo de littérature latino-américaine et caribéenne (2004), le Prix national des Lettres espagnoles (2008) et le prestigieux prix Cervantes (2014).

Une série d’hommage se propage sur les réseaux sociaux des deux côtés de la Méditerranée ainsi que dans le monde arabe. Au Maroc, le président du Conseil national des droits de l’homme, Driss El Yazami parle, en espagnol, d’une « perte pour l’Espagne, pour le Maroc et pour la littérature mondiale« .

(Avec agences)

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