Alors que Attijariwafa Bank s’apprête à peine à annoncer le lancement de sa filiale participative via une conférence de presse programmée le mardi 6 juin prochain, CIH Bank a déjà ouvert les agences de sa banque participative, et ce depuis le 22 mai dernier. En parallèle, une importante campagne de communication est lancée avec pour message : « Umina Bank, la première banque participative au Maroc ». Quelques jours après son lancement officiel, tous les supports informationnels mis à disposition sur internet par la banque avaient été vus ou téléchargés des « dizaines de milliers » de fois, à en croire le management de la banque. Un tapage médiatique qui a pris de court les banques concurrentes.
Comment ont-ils donc réussi ce coup marketing ? « Le sujet a été pris en main par les actionnaires bien avant l’obtention de l’agrément », nous répond Abdessamad Issami, président du directoire d’Umnia Bank. « Dès avril 2015, une équipe a été mise en place au CIH pour travailler sur les aspects structurants de la nouvelle banque notamment les systèmes d’informations, l’organisation et le juridique », ajoute-t-il. CIH bank, CDG, et Qatar International Islamic Bank ont fait le choix stratégique d’investir et d’engager des dépenses financières importantes bien avant l’obtention de l’agrément. « C’est un risque que nous avons pris, mais nous étions convaincus que si on préparait un dossier bien ficelé, il n’y avait pas de raisons que la banque centrale nous refuse l’agrément », nous explique notre source. Depuis 2015 à aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 200 millions de dirhams qui ont été investis pour mettre en place Umnia Bank.
Cependant, voulant coûte que coûte être la première banque participative marocaine à ouvrir ses portes, Umnia Bank est peut-être allée trop vite en besogne. Les clients intéressés par la finance participative peuvent certes s’adresser aux agences d’Umnia Bank, mais ne pourront bénéficier d’aucun des services d’opérations financières. Ils ne peuvent ni ouvrir de compte, ni faire de dépôts et encore moins obtenir un financement. « Nous avons besoin du label ‘Charia’ accordé par le Conseil Supérieur des Oulémas (CSO). Nos contrats lui ont été soumis, on attend son aval » nous explique Issami. Les contrats types et le modèle de convention de compte sont donc encore en cours de validation.
Cette course vers l’ouverture est-elle dès lors un simple coup marketing? Abdessamad Issami n’est pas de cet avis: « la décision d’ouvrir nos agences n’est pas une décision intempestive, ou un coup marketing. Nous l’avons fait, car nous sommes convaincus qu’il y a toutes les conditions sont réunis pour ouvrir », affirme le président de directoire d’Umnia Bank. « Nous suivons l’état d’avancement des contrats avec le conseil des oulémas. C’est une question de quelques semaines voire de quelques jours », insiste-t-il. Pour ce dernier, les efforts sont orientés vers la vulgarisation, la simplification de la banque participative et l’explication de ces produits. L’objectif également de cette ouverture est de tester le système en conditions réelles.
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