Al Hoceima : La mobilisation faiblit mais se poursuit pour la septième nuit consécutive

Alors que des ruelles donnant accès au Boulevard Sidi Abed ont été fermées par les forces de l’ordre,  près d’un millier de militants du Hirak se sont rassemblés dans la soirée du 1er juin.

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Crédit: Yassine Toumi
Photo d'illustration. Crédit: Yassine Toumi

Ce soir du 1er juin, le Hirak d’Al Hoceima entamait son septième jour consécutif de manifestation. Mais à 22 heures, heure à laquelle le rassemblement est censé débuter, seulement une centaine de manifestants sont présents au Boulevard  Sidi Abed. Un faible nombre comparé aux milliers de manifestants présents depuis six jours sur ce grand axe de la ville du Rif et qui peut s’expliquer par la fermeture, par les forces de l’ordre, des ruelles donnant accès à cette artère d’Al Hoceima selon Elmortadi Imaamrachen militant du Hirak. Une information confirmée par notre journaliste présent sur place.

Les manifestants sont dans le doute et « attendent de voir ce qui va se passer » nous indique notre envoyé spécial.  A 22h05, des petits groupes arrivent sur le lieu de rassemblement, sous les applaudissements de la population. Certains entament des slogans mais sont priés de se taire par d’autres groupes de manifestants. Il est 22h10 lorsque les premiers chants, en l’honneur du leader du mouvement Nasser Zafzafi, sont entendus. 200 personnes sont présentes et réclament « dignité, liberté et équité sociale ». Les rangs des manifestants grossissent malgré quelques échauffourées sans gravité entre policiers etdes jeunes manifestants. Aux environs de 22h40, ils sont près d’un millier de manifestants à s’être rassemblés à Sidi Abed. Mais la figure montante du Hirak, Nawal Benaissa est absente. Selon une source au sein du comité d’organisation du Hirak, qui ne donne pas plus de précisions,  la militante s’est vu « empêchée de rejoindre le rassemblement». Une absence qui ne déplait pas à ce manifestant qui nous déclare : « Ce n’est pas plus mal, parce qu’il n’ya pas de chef. Le chef c’est le peuple ». Malgré le faible nombre de manifestants, l’organisation est toujours aussi bien huilée. Des couloirs facilitant les déplacements et des cordons visant à « protéger » les femmes sont mis en place.

A 23h30, alors que la manifestation touche à sa fin, les militants du Hirak entament des chants pour remercier les personnes ayant participé aux  manifestations de soutiens du mouvement ayant eu lieu dans les villes Tanger, Tétouan ou Nador. Six minutes plus tard, comme depuis sept jours,  la manifestation se disperse. Une collecte de fonds est organisée afin de financer la logistique du prochain rassemblement qui aura lieu demain. Une journée durant laquelle les commerces de la ville pourraient entamer leur deuxième jour de grève générale puisqu’un appel a été lancé dans ce sens par le Hirak. Ironie du sort, certains manifestants présents sur place se plaignent de « ne pas pouvoir boire de café ». Un appel a également été lancé pour le boycott la prière du vendredi afin de manifester « contre l’utilisation du religieux par l’Etat » nous indique-t-on du côté des manifestants. Un boycott qui aura lieu une semaine après l’irruption de Nasser Zafzafi dans une mosquée de la ville où le leader du Hirak avait interrompu le prêche d’un imam.

 

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