Malgré l’absence de ses leaders, le mouvement de contestation d’Al Hoceima est de mieux en mieux organisé. Dans le quartier de Sidi Abid, les membres du comité d’organisation du Hirak, qui portaient des brassards fluorescents, ont débuté les préparatifs pour les manifestations de cette soirée du 31 mai à 21h30. Le comité d’organisation débute sa soirée par la mise en place d’une cotisation (de 1 à 50 dirhams) pour financer les bouteilles d’eau destinées aux manifestants. Une collecte de fonds diffusée en live sur Facebook pour « montrer que le mouvement n’est pas financé par des fonds étrangers« , nous indique-t-on du côté des manifestants.
Les organisateurs utilisent également des rubans afin de délimiter les zones au sein desquelles les différents groupes de manifestants pourront faire entendre leur voix. Une zone spéciale est réservée aux femmes. Elles sont mises en avant car « elles n’étaient pas assez représentées lors des récentes manifestations dans le Rif« , explique un des manifestants. Un passage spécial est réservé aux médias qui reçoivent un accueil chaleureux de la part des manifestants.
Le sit-in débute, comme celui de la veille, à 22 heures en présence de plusieurs milliers de manifestants. Ces derniers ont encore une fois appelé à la libération du leader du Hirak d’Al Hoceima, Nasser Zefzafi, et d’autres militants qui font l’objet d’une enquête pour « atteinte à la sûreté de l’État« . L’absence des leaders du mouvement ne se fait pas sentir pour ce manifestant pour qui « les récentes manifestations sont plus dans l’esprit qui animait celles qui ont suivi la mort de Mouhcine Fikri« . Tout comme le sit-in organisé la veille, c’est à 23h36 que le rassemblement s’arrête et se disperse, dans l’ordre. Aucun incident n’est à déplorer à Al Hoceima.
Ce qui n’est pas le cas à Meknès où un rassemblement de soutien au Hirak a été « violemment réprimé » selon Abdelouahab El Bakkali, membre du bureau politique du Résultats de recherche
Parti socialiste unifié (PSU), présent sur place. « Notre rassemblement a été dispersé à coups de matraque par les forces de l’ordre« , nous déclare-t-il. Une intervention qui a fait plusieurs blessés selon notre interlocuteur et durant laquelle trois personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre avant d’être relâchées suite à la dispersion de la foule. Les manifestants de Meknès ont ensuite « improvisé » un sit-in au siège local du PSU devant « un important dispositif policier » selon El Bakkali.
Des manifestations ont également eu lieu dans d’autres villes du Maroc. À El Jadida, un sit-in de soutien au Hirak d’Al Hoceima a été interrompu par un autre groupe de manifestants selon le média local ElJadida24. Du côté de Martil, une manifestation a été organisée cette fois-ci par des « anti-Hirak ». Une vingtaine de personnes a repris en chœur des « vive le roi » et des « birou bih dam nafdik ya Malik » [« avec l’âme et le sang, on te vengera notre roi »] comme en témoigne un live diffusé sur Facebook.
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