Un veilleur de nuit du centre commercial kissariat Al Alj de Fès a été retrouvé mort samedi matin. L’homme avait été « ligoté et étranglé avec un morceau de tissu enfoncé dans la bouche« , indique la MAP, citant un communiqué de la Direction générale de la sûreté nationale. L’enquête de police a permis l’arrestation de trois ressortissants camerounais en situation irrégulière au Maroc. Ils sont poursuivis pour vol par effraction dans un commerce et homicide volontaire.
Un des suspects possédait « un sac contenant un couteau, un objet contondant, des téléphones portables et des tablettes électroniques, provenant d’une opération de vol dans trois commerces dans un supermarché à Fès« , avance la préfecture de Fès.
Selon le correspondant du quotidien Al Akhbar, « plusieurs citoyens dont des gardiens d’immeubles des alentours » ont tenté d’arrêter les assaillants, qui ont pris la fuite en escaladant des bâtisses près de la scène du crime.
Des commerçants fassis ont baissé les rideaux de leurs boutiques dimanche pour manifester leur indignation, dénonçant l’insécurité dans la ville. « Dans la rue, il y a eu un appel de la part des commerçants pour manifester aujourd’hui. C’est surtout lié à l’insécurité générale. Il y a eu des braquages ces derniers temps. À Fès, il y a déjà eu une manifestation des commerçants de la médina pour protester contre l’insécurité », nous confie une source sur place.
Un brin de haine agite les réseaux sociaux
Si le meurtre du veilleur a ramené brutalement la question de l’insécurité sur le devant de la scène, il a également servi de prétexte au discours raciste. « Aujourd’hui, il y a un caractère discriminatoire à l’égard des migrants. On peut le constater via les réseaux sociaux lorsqu’on lit les tweets, ou les commentaires sur la mort du veilleur de nuit. Ça suscite une inquiétude« , relève Bilal Al Jouhari, membre du Groupe antiraciste de défense et d’accompagnement des étrangers et migrants (Gadem), contacté par Telquel.ma.
Il craint notamment des répercussions sur la situation des migrants à Fès. « À côté de la gare, plusieurs centaines (300-700) de migrants sont regroupées dans des tentes sans sanitaires ni eau potable. Une situation précaire, critique. J’ai peur que ce fait divers entraîne une colère qui se traduise par des violences envers les subsahariens ».
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