Les services de la police judiciaire de Tétouan ont arrêté le 5 mai un professeur de l’enseignement supérieur à l’Université Abdelmalek Essaadi de Tétouan, soupçonné d’être impliqué dans une affaire d’ »attentat à la pudeur sur des personnes sous son autorité avec contrainte », de « trafic d’influence » et de « harcèlement sexuel ».
Dans un communiqué, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a indiqué que les informations préliminaires de l’enquête révèlent que le suspect faisait l’objet d’un mandat de recherche suite à sa présumée implication dans une affaire de chantage sexuel sur des étudiantes de la faculté, en échange d’une bonne note.
Trois étudiantes, victimes de ces actes criminels, ont été auditionnées, a précisé la DGSN, faisant savoir que les expertises techniques ont permis de découvrir plusieurs textos de nature sexuelle, échangés entre le suspect et les victimes à travers les nouvelles technologies de communication.
Le professeur a été placé en garde à vue à la disposition de l’enquête menée sous la supervision du parquet, a conclu le communiqué.
Les faits remonteraient à 2015, mais n’ont été révélés que le 28 avril, lorsqu’une étudiante de la faculté des sciences à Tétouan a publié ce qui est présenté comme des captures d’écran de ses conversations avec un enseignant. Elle l’accuse de l’avoir forcé à un acte sexuel contre l’obtention d’une bonne note en examen. Les conversations font état de négociations sur la note jusqu’à la fixation d’un rendez-vous avec l’enseignant. Leur publication a largement fait réagir sur les réseaux sociaux.
L’organisation du renouveau estudiantin, proche du PJD s’était quant à lui réuni le 29 avril avec le doyen de la faculté des sciences de Tétouan, qui aurait promis selon le communiqué de l’organisation de proposer la sanction « la plus coercitive » à savoir l’expulsion de l’enseignant de la fonction publique.
Contactée par Telquel.ma, l’administration de l’université Abdelmalek Saadi n’a pas donné suite à notre appel. « Il y a une unanimité ici dans la faculté, que ce soit professeurs, étudiants ou administration d’aller le plus loin possible dans cette affaire, » nous affirme sous couvert d’anonymat un enseignant à la faculté de Tétouan.
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