« Le Royaume du Maroc se félicite de l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara ». C’est en ces termes que le représentant permanent du Maroc à New York, Omar Hilale, a débuté son intervention devant la presse suite à l’adoption, le 28 avril, de la résolution du Conseil de sécurité prorogeant le mandat de la Minurso jusqu’au 30 avril 2018. Un texte, dont l’écriture a été menée par les États-Unis que le diplomate marocain a tenu à féliciter.
L’Algérie dans le viseur
Le diplomate est également revenu sur le contenu de la résolution en abordant la question de l’implication des pays voisins dans le différend du Sahara. « Pour la première fois, le Conseil de sécurité a interpellé les pays voisins et consacre la centralité de leur rôle. Ainsi l’Algérie ne peut plus se dérober de sa responsabilité dans ce conflit régional ni dans son rôle qu’elle se doit de jouer pour parvenir à une solution politique » a déclaré Omar Hilale.
Autre point abordé par Hilale, le recensement des camps de Tindouf.« Pour la première fois depuis neuf ans, le Conseil de sécurité a musclé la partie relative à l’enregistrement des populations des camps de Tindouf ». Pour rappel, le recensement des camps de Tindouf est réclamé depuis plusieurs années par la diplomatie marocaine.
« Question close »
Le retour du personnel de la Mission des Nations Unies au Maroc a également été évoqué par le diplomate marocain qui a affirmé que « pour le Maroc et l’ONU, la question de la pleine fonctionnalité est définitivement close » justifiant ainsi son absence dans le « corps de la résolution » du Conseil de sécurité.
Omar Hilale a aussi consacré une partie de son intervention au retard pris par le Conseil de sécurité pour adopter la résolution relative à la Minurso qui devait être adoptée le 27 juillet en vertu du calendrier prévisionnel de l’ONU. Selon le diplomate, ce retard s’explique par le fait que la Minurso devait confirmer le retrait du Polisario de la zone de Guergarat. Un repli qui, pour Omar Hilale, est dû à une crainte du mouvement séparatiste d’une « condamnation par le Conseil de sécurité » figurant dans les projets de résolution de l’instance onusienne.
Le diplomate marocain a profité de son intervention pour dénoncer une violation du « cessez-le-feu » et des « accords militaires » par le Polisario ainsi que le blocage du passage vers la Mauritanie par des éléments des séparatistes. « Ce sont des brigands, car ils s’attaquaient aux camions, aux voitures et aux convois humanitaires transportant de l’assistance humanitaire aux pays du Sahel » a déploré Omar Hilale.
Ultimatum
Le représentant permanent du Maroc aux Nations Unies a néanmoins signalé que le retrait du Polisario n’était pas complet, car un « véhicule en panne » reste dans la zone de Guergarat. Le diplomate a tenu à préciser que le département des opérations de maintien de la paix de l’ONU et de la Minurso ont « le temps du weekend » pour enlever toute trace du Polisario de Guergarat. « S’il reste une trace du Polisario à Guergarat, il n’y aura pas de processus politique ni de discussions avec qui que ce soit » a menacé le diplomate.
Enfin,Omar Hilale a évoqué le départ de l’envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara Christopher Ross qui a démissionné de ses fonctions. « Pour nous, Christopher Ross est l’homme du passé »a déclaré le diplomate pour qui l’Américain « aura été le meilleur diplomate que l’Algérie n’ait jamais eu durant les quarante dernières années ». Interrogé sur l’éventuelle nomination de l’Allemand Horst Köhler en tant que successeur de Ross, Hilale a répondu : «Nous n’avons rien contre l’Allemagne avec laquelle le Maroc entretient d’excellentes relations bilatérales, économiques, politiques, culturelles, entre autres. Et nous n’avons rien non plus contre aucun ancien Chef d’État allemand ».
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