Le Conseil de sécurité devait se réunir le 27 avril pour voter la résolution relative au mandat de la Mission des Nations Unies au Sahara (Minurso). Une réunion qui a été reportée en raison d’un éventuel retrait du Polisario de la zone de Guergarat. « Le Conseil veut voir s’il n’y a pas d’évolution significative sur le terrain dans les heures qui viennent« , a confié un diplomate d’un pays membre du Conseil de sécurité à l’AFP.
Ce changement de position du Polisario – qui avait maintenu ses éléments dans la zone contre les recommandations du secrétaire général des Nations unies – peut également s’expliquer par le fait que le projet de résolution fait état d’une « inquiétude profonde » du Conseil, qui exhorte « le Front Polisario à se retirer, immédiatement, de manière complète et sans condition de la zone tampon de Guergarat« . Ce projet de résolution, qui n’a pas encore été adopté, a fuité dans la presse.
Le Polisario sous pression
Le retrait du Polisario devra faire l’objet d’une supervision du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui devra informer dans un délai « de 30 jours » le Conseil de sécurité de l’état d’avancement du repli. L’instance onusienne, qui « reconnait » également que la « crise à Guergarat » soulève des « questions fondamentales liées au cessez-le-feu« , « encourage » Antonio Guterres à trouver les réponses à ces questions. On notera également que le Conseil de sécurité « salue la réponse positive du Maroc » à l’appel du secrétaire général concernant le retrait des éléments marocains et séparatistes de la zone tampon.
Ce projet de résolution, qui annonce la prorogation du mandat de la Minurso jusqu’au 30 avril 2018, « appelle » également les parties impliquées dans le différend du Sahara à coopérer pleinement avec la mission onusienne. Le texte souligne aussi l’importance « de continuer le processus de préparation pour un cinquième round de négociations« .
Le Conseil de sécurité a également approuvé les recommandations figurant dans le rapport du 14 avril 2008. Ce dernier relevait que « le réalisme et l’esprit de compris des parties (impliquées dans le différend, NDLR) sont essentiels pour faire progresser les négociations« . Une référence à la notion introduite par l’ancien envoyé personnel pour le Sahara en 2006, Peter Van Walsum, et qui figure également dans le rapport présenté par Antonio Guterres. À noter que les « états frontaliers » sont invités à coopérer « pleinement » avec les Nations Unies afin de renforcer leur « implication pour mettre fin à l’impasse actuelle (dans la résolution du conflit, NDLR)« .
Vers un recensement des camps de Tindouf ?
Le Conseil de sécurité appelle également le secrétaire général à l’informer, dans un délai de six mois après la nomination d’un nouvel envoyé personnel pour le Sahara, du travail effectué avec les parties impliquées dans le différend, « du développement et de l’implémentation des mesures de performances de la Minurso« , et des éventuelles mesures prises pour la réorganisation de la mission onusienne. L’instance encourage aussi les parties impliquées dans le conflit à » reprendre leur coopération avec le Haut-commissariat aux réfugiés afin de revoir et, si possible, étendre les mesures de confiance« .
Autre question abordée par le projet de résolution. La question des droits de l’Homme dans les provinces du Sud et dans les camps de Tindouf. Le Conseil encourage les « parties » à travailler avec la communauté internationale afin de « développer et de mettre en place des mesures indépendantes et crédibles dans le but d’assurer un respect total des droits de l’homme« . À noter que le Conseil de sécurité « réitère sa requête » pour un recensement des « réfugiés » dans le camp de Tindouf.
Le vote de la résolution devrait finalement avoir lieu le 28 avril, à 22 heures 30, heure marocaine.
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