Le Fado, de ses origines à la scène contemporaine à Rabat

Le festival de Fado s'invite à Rabat jusqu'au 21 avril. Retour sur l'histoire peu connue de ces chants typiquement portugais.

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Affiche du festival Fado. (c) DR

Pour la toute première fois, le Fado, art populaire portugais inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco, s’invite au Maroc à l’occasion de la première édition du festival de Fado de Rabat (19-21 avril). Cette édition découverte a pour thème « L’Histoire du Fado ». Pour nous conter cette histoire, rien de mieux que les grands noms de la scène tels que Luís Guerreiro et Rodrigo Costa Félix.

Le Fado puise sa source dans diverses influences notamment brésiliennes et africaines, mais c’est au Portugal et plus particulièrement à Lisbonne qu’il a été popularisé. Bien que personne n’en connaisse l’origine exacte, « il serait né au XIXe siècle, dans les ruelles des quartiers pauvres de Lisbonne parmi les marins, les marginaux et les prostituées. C’est au fil du temps que le Fado a acquis ses titres de noblesse », explique Rodrigo Costa Félix, qui s’est produit jeudi 20 avril au Théâtre National Mohammed V de Rabat.

Le répertoire du Fado est essentiellement constitué des chants traditionnels portugais. « Il y a environ 130 chansons traditionnelles qui composent le Fado. L’une de ses particularités est qu’on peut chanter sur une même mélodie, dix poèmes différents. L’inverse est aussi possible, il y a une grande liberté dans cet art », poursuit Rodrigo Costa Félix.

L’une des particularités du Fado est qu’il n’est pas lié à la danse. « Il y a des spécialistes qui disent qu’à ses débuts, le Fado était associé à une danse très érotique, mais il n’existe pas de véritable lien entre le Fado et la danse« , explique encore Rodrigo Costa Félix.

Mélancolique, mais pas seulement

Cette complainte nostalgique est l’expression même de la « saudade », cet état d’âme populaire chargé d’une mélancolie « étrange et ensorcelante » si difficilement traduisible. Ces poèmes qui soulèvent le cœur et le souvenir par les émotions qu’ils inspirent tournent autour de « l’amour, la vie, la mort, le quotidien. Ils chantent aussi la beauté de la ville de Lisbonne. Le Fado n’est pas seulement mélancolique, il aborde aussi des thèmes joyeux  » ajoute le jeune chanteur.

Carminho, symbole du Fado contemporain

De nombreux jeunes talents se réapproprient le Fado et y incluent des airs d’autres contrées. Chanteuse connue internationalement, la Portugaise Carminho est la plus emblématique représentante de ce Fado contemporain.

Elle sera accompagnée de José Marino de Freitas et de Flávio Cardoso. Le public aura aussi l’occasion de découvrir Luis Guerreiro, autre étoile montante, qui  livrera un concert en forme d’autobiographie. « Ca sera une exploration totale et personnelle de la guitare où je raconterai mon passé, mon histoire » souligne-t-il.

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