Le retard pris dans l’élaboration et l’adoption de la loi de finances 2017 aura-t-il un impact sur le Maroc? C’est à cette question que l’économiste Saïd Saâdi, ancien secrétaire d’État chargé de la Protection sociale, de la Famille et de l’Enfance, a répondu lors d’une table ronde organisée le 29 mars par l’Association marocaine des droits humains (AMDH) et Transparency Maroc. Pour cet ancien membre du PPS, « il ne faut pas s’attendre à un impact structurel et stratégique« .
Impact du FMI
Saâdi estime qu’au vu des engagements du Maroc auprès d’institutions financières comme le FMI, en vertu desquels le royaume « doit diminuer de 17 points la part des dépenses publiques dans le PIB », la loi de finances n’a plus « aucun rôle, hormis le fonctionnement des ministères de souveraineté comme l’Intérieur« .
Il relève également que « le seul souci des personnes élaborant les lois de finances se trouve au niveau des équilibres macroéconomiques, la maîtrise de l’inflation, ainsi que la diminution du déficit« .
Des contraintes à respecter qui impactent le secteur de la santé qui, selon Saâdi, « a besoin annuellement de 7.000 médecins, et 9.000 infirmiers seulement pour répondre aux besoins« . Lors de son intervention, l’ancien secrétaire d’État a également déploré la place restreinte selon lui accordée aux « droits sociaux économiques dans l’élaboration des lois de finances ».
Pas de développement en vue
En vertu de ses engagements avec l’institution de Bretton Woods, le Maroc doit également « réduire le déficit économique de 3%« . C’est ce qui a conduit à « une baisse de la masse salariale et à une baisse des affectations » dans la fonction publique, explique encore Saâdi. « On se contentera seulement de remplacer les retraités« , note l’ancien secrétaire d’État pour qui les engagements du Maroc signifient également que le pays ne connaîtra « pas de développement durant la décennie 2010-2020 ».
Said Saâdi a également fustigé la « politique d’austérité » dans laquelle s’est engagée le Maroc « depuis la signature avec le FMI, en 2012, d’une ligne de prêt de six milliards reconduite en 2014 et en 2016« . Il a néanmoins tenu à préciser que les conditions imposées par Bretton Woods n’empêcheront pas l’évolution du PIB tout en précisant que « la croissance économique ne signifie pas le développement « .
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