Après de violents affrontements ayant opposé les forces de l’ordre et des habitants des villages d’Imzouren et Beni Bouayach dans la province d’Al Hoceima, le ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad a présidé ce mardi une rencontre avec les élus locaux, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur.
Au cours de cette réunion, Ahmed Azhar, le gouverneur de la province d’Al Hoceima, a été muté à l’administration centrale à Rabat. Il est remplacé par Mohamed Faouzi, inspecteur général du ministère de l’Intérieur, en attendant « que le roi Mohammed VI nomme un nouveau gouverneur au prochain conseil ministériel« , poursuit la même source.
Le procureur d’Al Hoceima a annoncé le 27 mars l’arrestation de 14 personnes après les affrontements. Ces dernières seraient impliquées dans l’incendie d’une résidence de quatre voitures ainsi qu’un bus appartenant aux forces de l’ordre. Les suspects interpellés auraient aussi « violenté » des éléments des forces publiques. Selon Al Yaoum 24, ces « échauffourées ont fait une centaine de blessés » dans les rangs des forces de l’ordre. Le procureur a ordonné l’ouverture d’une enquête sur ces rassemblements qui ont viré à l’émeute.
« J’ai suivi les deux manifestations qui rassemblaient principalement des lycéens et collégiens. Elles se sont déroulées de manière pacifique avant que ça ne dérape. Je ne saurais vous dire ce qui a fait basculer les choses« , nous déclare Ali Belmeziane, président de la section locale de l’AMDH (Association marocaine des droits humains). « Il n’y avait pas vraiment de mot d’ordre, ni de revendications précises« , indique la même source.
Ce n’est pas la première fois que les hauts responsables du ministère de l’Intérieur se rendent dans le Rif pour apaiser les tensions. Après de violents heurts survenus le 5 février entre les forces de l’ordre et des manifestants qui voulaient commémorer le décès de Abdelkrim El Khattabi à Al Hoceima et Boukidan, Charki Draïss, ministre délégué à l’Intérieur, a tenu une réunion avec les élus locaux le 6 février afin de discuter des troubles qui ont agité la ville.
Pour rappel, les circonstances tragiques de la mort de Mouhcine Fikri, mort broyé le 28 octobre par le mécanisme d’une benne à ordure alors qu’il contestait la saisie de son poisson, ont poussé des dizaines de milliers de personnes à travers le Maroc à manifester dans les rues. Si la tension est retombée rapidement dans les autres villes du Maroc, elle est restée très vive à Al Hoceima. En plus des revendications à caractère social et économique, les manifestants réclament une enquête transparente sur les circonstances ayant conduit au drame.
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