Après l’officialisation de la nomination de Saad Eddine El Othmani en tant que nouveau chef du gouvernement, les leaders du PJD sortent de leur réserve. Contacté par Telquel.ma, Aziz Rabbah, membre du secrétariat général du parti à la lampe, affirme que le roi a opéré un « choix judicieux » en nommant de Saad Eddine El Othmani à qui il souhaite « toute la réussite« .
L’ex-ministre des Transports énumère toutes les qualités qui font d’El Othmani l’homme de la situation. « Il était secrétaire général du parti, il est le président de son Conseil national. C’est un idéologue qui incarne le courant modéré du parti, et c’est le numéro deux au sein du PJD », avance Rabbah.
Mohammed Yatim, autre membre du secrétariat général du parti à la lampe, déclare à Telquel.ma que le nouveau chef de gouvernement désigné « est un homme qu’on ne présente plus. Il est connu pour son sérieux et son calme ».
Le départ de Benkirane divise en interne
« Cette nomination est un grand soulagement », lâche pour sa part Abdelaziz Aftati, tonitruant membre du Conseil national du PJD. De son côté, Lahcen Daoudi, ex-ministre de l’Enseignement supérieur, nous l’explique que: « Sa Majesté a respecté la constitution, mais également la hiérarchie du PJD. Ça nous aurait créé des problèmes s’il ne l’avait pas fait ».
La nomination du numéro deux du parti fait visiblement l’unanimité chez les membres du PJD, même si la mise à l’écart de Benkirane passe mal chez certains. « Le départ de Benkirane ne s’est pas fait dans le sens d’une interprétation démocratique, mais autoritaire de la constitution « , affirme à Telquel.ma Abdelaziz Aftati. De son côté, Rabbah rappelle que le PJD a accepté la décision royale et a réagi positivement « malgré la stature de Abdelilah Benkirane et l’importante place« de ce dernier au sein du parti de la lampe.
S’agissant des négociations, Rabbah dont le nom a circulé comme potentiel successeur de Benkirane, déclare que le roi « a donné une leçon dans le respect de la constitution. J’espère que la confiance que nous a accordée le souverain poussera les partis politiques à revoir leurs conditions pour sortir de l’impasse« . D’ailleurs, le Conseil national qui se tient le 18 mars « sera l’occasion de rappeler les lignes directrices du parti« .
Le communiqué du secrétariat général du parti publié dans la soirée du 16 mars insistait sur le fait que Abdelilah Benkirane « ne porte aucunement la responsabilité dans le retard entrepris dans la formation du gouvernement. La responsabilité incombe aux conditions successives imposées lors des différentes phases des négociations par certains partis politiques ». Le secrétariat général du PJD n’a pas hésité à déclarer que si « les conditions posées par ces partis persistent, il sera difficile de constituer un gouvernement, quel que soit le chef du gouvernement désigné ».
« Il n’y a pas lieu de parler du retour à des négociations avec l’USFP, devenu une ‘réserve de l’État profond ‘ mais peut-être avec l’Istiqlal qui doit tenir son Congrès », déclare sans détour Aftati à Telquel.ma. À signaler que pour l’heure, le nouveau chef du gouvernement désigné ne s’est lui pas exprimé sur les éventuelles alliances.
« Le PJD a déjà payé le prix fort »
La tâche s’annonce difficile pour El Othmani qui reste « lié par l’histoire et les conditions qui ont été émises par les partis partenaires et qui ont été la cause du départ d’Abdelilah Benkirane », explique Lahcen Daoudi qui ajoute que « Benkirane ne travaillait pas tout seul. Il travaille dans le cadre du PJD. S’il a refusé certaines conditions, ça sera difficile de les accepter ».
Pour l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, « le PJD a déjà payé le prix fort. Il ne peut pas continuer à payer tout seul. Il faut désormais que les partenaires soient prêts à faire preuve de souplesse et de sagesse« .
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