J-1 avant le lancement de la 16e édition du Festival international du cinéma d’animation de Meknès (Ficam). Mohamed Beyoud, directeur artistique du festival, finalise les derniers réglages avant d’accueillir des invités de marque, comme David Silverman, réalisateur de la série animée américaine « Les Simspon« . Au moins 300 personnes sont attendues pour visionner les films et participer aux ateliers organisés du 17 au 22 mars à Meknès.
Telquel.ma: Le Ficam 2017 est dédié aux Pays-Bas. Pourquoi avoir choisi ce pays? Qu’a-t-il de spécifique pour le mettre en avant ?
Mohamed Beyoud: Les Pays-Bas sont une grande nation du court métrage d’animation. Nous avons donc l’honneur d’accueillir de grands noms du film d’animation néerlandais comme Rosto ou Michael Dudok de Wit, réalisateur de La Tortue rouge qui a reçu le Prix spécial du jury à Cannes dans la section « Un Certain regard » en mai 2016. Aux Pays-Bas, on retrouve de belles esthétiques et de belles écritures, que vont nous présenter ces grands réalisateurs reconnus internationalement. Le but est de permettre à la jeunesse marocaine et aux étudiants de s’approcher de ces expressions. Le festival a clairement un but de sensibilisation et d’éducation à l’image grâce à la découverte de nouvelles expériences artistiques.
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Pourquoi cette dimension éducative est-elle si importante pour vous ?
Il y a un énorme potentiel au Maroc, notamment au niveau technique. Mais il faut encore insister sur l’écriture pour que le film d’animation décolle. Il est nécessaire de savoir raconter des histoires pour faire un bon film. Les jeunes Marocains doivent puiser dans leur patrimoine culturel et leur vie quotidienne, surtout quand ils s’adressent à un jeune public. C’est pour cela que nous organisons des ateliers de scénario et que nous voulons développer la formation à l’écriture. Notre festival international attire justement de grands noms du film d’animation jusqu’à Meknès grâce à sa dimension éducative: nous sommes un festival populaire qui s’adresse à la jeunesse marocaine, et c’est ce qui plaît.
Pour la deuxième année consécutive, vous organisez une résidence d’écriture francophone pour le cinéma d’animation. Pourquoi?
Notre ambition est d’être la plateforme du dessin animé en Afrique et d’être un hub avec l’Occident. Nous sommes donc à la recherche d’artistes et d’auteurs partout en Afrique et en Europe afin de fédérer les énergies. Cela nous ouvre des portes et nous permet de créer des liens avec des institutions internationales comme Nouvelles écritures pour le film d’animation (NEF) en France, l’Office national du film du Canada, ainsi que notre partenaire le Festival d’animation de Bruxelles. Accueillir des résidents du Nord et du Sud permet de travailler ensemble, de partager ses expériences et des conseils. Ils sont coachés par la productrice française Delphine Maury. Sur les six personnes en résidence, une Marocaine travaille avec des artistes venus de France, de Belgique, du Canada, du Burkina Faso et d’ Algérie. Hiba Chaari prépare un documentaire animé sur le patrimoine culturel marocain par le biais de l’histoire d’une famille qui ne se souvient plus de la fin d’une histoire de la grand-mère décédée.
Beaucoup de jeunes passent par vos ateliers. Qu’advient-il d’eux après ?
Il y a beaucoup de jeunes espoirs marocains du film d’animation qui sont passés par nos ateliers, comme Amine Beckoury ou Aziz Oumoussa qui enseigne désormais à l’Institut des beaux arts de Tétouan. Mohamed El Bellaoui, qui sort sa bande dessinée sur Casablanca, est aussi passé chez nous. D’autres animent même des ateliers lors du festival, comme Bouchra El Ghoul. Nous sommes donc une plateforme pour que ces jeunes artistes décollent et trouvent des collaborations. Nous en avons un qui travaille sur une série d’animation pour le360.ma après avoir été en résidence chez nous.
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