Pour le deuxième jour consécutif, le village de Kelâat Mgouna, situé dans la vallée du Dadès, célèbre le mariage de Halima et Abdelaziz. Couverte du traditionnel voile rouge, le tawkayt, la jeune mariée de 20 ans se tient immobile au milieu de la foule bruyante. Autour d’elle, des dizaines de femmes, vêtues de foulards ornés de pièces dorées et de longs voiles en mousseline blanche ou noire. Alors que le thé fumant et les dattes viennent tout juste d’être servis, quatre femmes se lèvent, se placent épaule contre épaule en une ligne serrée devant le public et commencent à onduler aux rythmes des bendirs.
Dans leurs robes rappelant les couleurs du drapeau amazigh, les femmes entonnent les chants de l’ahidous. Cette danse chantée se pratique normalement entre les jeunes filles et les jeunes garçons des douars alentour le dernier soir du mariage, et ce jusqu’au petit matin. Mais ici, aucun homme à l’horizon. Ces derniers ont célébré la fête de leur côté la veille. Ils ont mangé le traditionnel plat de viande et de légumes et écouté l’imam du village venu réciter des hadiths pour l’occasion. “On n’est pas le genre de famille qui pratique l’ahidous mixte. Le Coran dit que c’est interdit et nous on respecte ce que dit notre religion, même si elle interdit notre tradition”, explique Mohamed, 39 ans, un proche de la mariée et professeur d’éducation islamique. Sur la piste de danse, vêtue d’une tekchita traditionnelle noire et dorée, Sabah, 16 ans, se déhanche au son des bendirs. “Je préfère que les femmes et les hommes soient séparés, comme ça les femmes peuvent danser librement. De toute façon, c’est la religion qui veut ça. C’est haram”, lance-telle, en cherchant le regard approbateur des filles qui l’entourent.
Un islam exogène
Haram. Un terme qui revient souvent dans cette vallée où, depuis les deux dernières années, les imams des villages mènent une chasse aux sorcières non pas uniquement à l’ahidous mais aux traditions berbères en général. “Le but est de réislamiser les communautés amazighes qui ont toujours pratiqué un islam tolérant et modéré. Un islam qui s’est greffé sur les pratiques antéislamiques et pour qui la gestion de l’humain est la priorité”, soutient Meryam Demnati, membre de l’Observatoire amazigh des droits et des libertés. “Réislamiser”, un terme utilisé par les militants amazighs pour dénoncer l’islam rigoriste que certains groupes cherchent à imposer dans ces régions. Selon Meryem Demnati, l’idée est de convaincre les habitants que leurs pratiques culturelles vont à l’encontre de la vraie religion et que leur ignorance du “véritable islam” (et de la langue arabe) fait qu’ils ont toujours été dans l’erreur. “Un jeune d’un douar en a tué un autre lors d’un mariage où il y avait un ahidous mixte, il y a deux ans. Les imams ont pris cet évènement comme prétexte pour justifier cette campagne d’islamisation”, explique Brahim, président de l’association amazighe locale Azemz et habitant du village de Boumalne-Dadès. Cet ancien professeur d’anglais raconte qu’à partir de ce jour, tous les imams de la vallée se sont mis à sermonner les habitants : “Notre imam disait aux gens que si des hommes pratiquaient l’ahidous en présence de femmes, ils seraient punis par Dieu”.
“Ne vous mélangez pas !”
Depuis cette campagne, dans la vallée, il y a deux types de familles : celles qui dansent toujours l’ahidous mixte et celles qui ne mélangent plus les hommes et les femmes. “C’est-à- dire les familles respectables, qui suivent les préceptes de l’islam, et celles qui ne le sont pas, qui ont encore des pratiques plutôt laïques”, explique Brahim. Le mariage de sa fille Dihiya a été le premier à se tenir après les avertissements des imams de la région. “J’ai rassemblé les femmes du douar et des alentours et invité des chanteurs d’ahidous professionnels. Ensuite, je leur ai parlé de l’histoire berbère et donné la parole pour qu’elles puissent s’exprimer librement”. Le soir, lorsqu’il se rend au souk, les critiques ne se font pas attendre. “Les gens m’ont accusé de formater l’esprit de ces femmes, de les pervertir. Ils m’ont reproché aussi de ne pas lire le Coran pendant le mariage”, se souvient Brahim. Son collègue, Hamid, professeur de technologie à Boumalne-Dadès, déplore lui aussi ces évolutions : “Au sein d’une même famille, certains refusent aujourd’hui d’assister à des mariages où les femmes et les hommes sont séparés. On les prive de ce moment de joie remplacé par une cérémonie triste”.
À quelques kilomètres de Boumalne Dadès, dans le village d’Aït Ihya, la fête du Nouvel an amazigh est révé- latrice du rigorisme instillé dans la culture locale. L’association locale Tin-Hinan a organisé un évènement en plein air. Avant de déguster le traditionnel couscous aux sept légumes, les habitants assistent à une représentation d’ahidous exécutée par une troupe de professionnels. “On est obligé d’avoir recours à eux car les habitants de la région ne veulent plus que leurs filles pratiquent cette danse. C’est malheureux mais on n’a pas le choix”, explique Xalid, vice-président de l’association. D’ailleurs, les hommes venus assister au spectacle refusent de s’asseoir avec les femmes installées devant la scène. “On ne mélange pas les hommes et les femmes, c’est comme ça, lance sèchement l’un des spectateurs. D’ailleurs je ne laisserai jamais ma fille danser de cette manière devant autant d’hommes même si c’est une tradition berbère. Ce serait la hchouma pour notre famille”. En face, les femmes, sagement assises sur un long tapis rose, ne bougent pas. Zineb, 24 ans, dont le long voile bleu ciel cache presque tout le visage, regrette de ne pas pouvoir danser. “Mon père ne serait pas content s’il l’apprenait. Il aurait honte de moi. Mais ça me démange, ça me rappelle les mariages au village quand j’étais petite”, lance-t-elle, nostalgique et le regard fuyant. Des propos qui désespèrent Xalid, qui pense que, dans la tradition amazighe, la femme est synonyme d’indépendance et de liberté. “C’est cette nouvelle mentalité qui dit que les filles ne doivent pas être exposées aux yeux de tous, pas nos traditions”.
Tatouages honnis
À Aït Abdoune, un village situé à 5 kilomètres de Boumalne-Dadès, le discours est le même. Difficile de croiser des femmes dans les ruelles de ce petit village. Et lorsqu’elles sortent, la plupart sont voilées d’un grand châle noir, très loin des traditionnels habits colorés. Du visage de Fatima, 36 ans, on ne voit que le haut. Rabattu sur son menton, son voile cache le trait d’encre qui marque son menton. Péché aujourd’hui, ce tatouage traditionnel était sa fierté autrefois. Lorsqu’elle vivait dans la vallée d’Imgoune, moins touchée par ces discours rigoristes car plus reculée dans les montagnes, Fatima raconte que personne ne lui faisait de remarques. Aujourd’hui, lorsqu’elle marche dans le village d’Aït Abdoune, où elle a récemment emménagé, elle en a honte.
“Dès que je rencontre quelqu’un, quand je vais à la mosquée ou que je discute avec les femmes du douar, on me dit que mon tatouage est haram et que je dois l’enlever”. Même chose pour sa voisine, Tlouhou, 47 ans, qui s’est fait tatouer le menton lorsqu’elle avait six ans : “A l’époque, ça ne gênait personne car on ne savait pas que c’était interdit par la religion. On n’allait pas à la mosquée et on ne lisait pas le Coran. Maintenant qu’on le sait, on veut l’enlever à tout prix”. Parce qu’enlever le tatouage au laser coûte trop cher, la femme vêtue d’un long châle bleu qui ne laisse apparaître que ses yeux, a décidé d’utiliser une autre méthode. “On mélange du savon beldi, de la cendre et de la chaux et on l’applique sur la peau. C’est un peu comme de l’acide. La douleur est insupportable”, explique Tlouhou. Lorsqu’on demande à Aïcha, 36 ans, ce qu’elle pense du tatouage berbère, la jeune fille au regard timide rétorque presque instinctivement en récitant un verset du Coran : “Dieu a maudit les tatoués et les tatouages. C’est ce que nous dit l’imam à la mosquée”.
Lorsqu’on s’enfonce dans les montagnes qui surplombent la vallée, dans le village d’Aït Yidif, les voiles sont moins couvrants et plus colorés mais le constat est le même. “Les imams viennent chez nous pour dire aux femmes de porter des habits plus couvrants et moins colorés pour qu’elles soient moins attirantes”, explique Abdeslam, la trentaine. Le jeune homme, qui vit avec ses sœurs dans une petite maison dans les Gorges du Dadès, raconte que, quelques jours plus tôt, le nouvel imam de la mosquée voisine est venu, en personne, pour leur rappeler l’interdiction de l’ahidous par le Coran : “Il nous a dit que si on continuait à pratiquer cette danse, toutes nos prières et nos bonnes actions de la journée seraient annulées et nous serions punis”. Contrairement à leur sœur Zahra, qui s’est mariée dans le respect strict des traditions amazighes il y a quelques années, Aïcha et Fatima, qui se tiennent pudiquement assises à l’autre bout du salon, affirment qu’elles ne danseront pas l’ahidous lors de leur mariage. “L’imam a raison. On ne doit pas faire ça et on doit se couvrir. C’est l’islam qui veut ça, on doit le respecter”, lance la première, résignée. Derrière elle, sa sœur, au regard vif et au discours pourtant moins conservateur, ajoute, résignée : “Même si c’est notre tradition”.
Mouvement souterrain
“Il y a trois principaux groupes islamistes qui ont infiltré les mosquées et tout le système social de la région, des associations proches du PJD, Al Adl Wal Ihsane et Addaâwa Wa Tabligh”, explique Moha, 35 ans, un activiste amazigh. C’est tout un réseau d’influence, obscur et poreux, qui s’est construit autour de ces mouvements. “Al Adl Wal Ihsane œuvre dans l’ombre et est très bien organisé. Addaâwa Wa Tabligh est un groupe d’obédience wahhabite financé par l’Arabie Saoudite. Les membres de ces mouvements diffusent leur idéologie en s’infiltrant dans des associations locales de bienfaisance. Leur objectif est de changer les mœurs et de préparer le terrain pour imposer leurs idées rétrogrades”, analyse le chercheur Ahmed Assid. Ce dernier, militant amazigh de longue date et porte-voix de la laïcité, mène depuis des années un combat farouche contre les islamistes, et notamment le PJD, qu’il accuse de pratiquer un islam conquérant.
Cette grille de lecture fausserait le jugement des défenseurs de la cause amazighe, soutient une source au sein du ministère des Affaires islamiques, qui parle d’une instrumentalisation de ces évolutions par certains activistes amazighs. Il est difficile d’identifier les personnes qui luttent contre les traditions de la région car tout se fait en catimini dans un climat d’omerta. Lorsqu’on pose la question aux habitants de la région, la réaction est souvent la même. Les habitants de ces petits villages, partagés entre l’évidence de la réponse et le danger d’accuser des personnes concernées, refusent systématiquement de nommer précisément ceux qu’ils appellent “les barbus”. “Bien sûr que je les connais. Tout le monde les connaît ici. Ce sont souvent des instituteurs ou des directeurs d’école. Mais ils travaillent dans l’ombre, leurs réunions se tiennent le plus souvent à huis clos chez l’un d’entre eux”, explique un directeur d’école à Boumalne-Dadès, qui souhaite rester anonyme. L’omerta s’est propagée dans toute la vallée. “Les désigner est trop risqué”, déplore-t-il. Notre directeur d’école raconte qu’au cours de l’année, un nouveau surveillant général de la ville a essayé d’intégrer l’association des parents d’élèves de l’école publique Omar Ibn Al Khattab. “Il s’affiche comme un syndicaliste de l’UMT, mais on sait qu’il est avant tout membre d’Al Adl Wal Ihsane. Les autorités locales ont donc interdit sa candidature”, poursuit le directeur d’école. II y a quelques semaines à peine, un professeur de sciences naturelles de la ville de Tinghir a trouvé deux “barbus” en train de boire le thé dans le salon de sa grand-mère, dans le douar d’Aït Toumert. “C’étaient des membres proche d’Addaâwa Wa Tabligh. C’est mon oncle qui les avait ramenés de la mosquée. Ils étaient en train de leur expliquer qu’avant, les Arabes étaient les plus forts, mais que, aujourd’hui, parce que les gens comme eux ont quitté la religion, la race arabe se meurt”, se rappelle l’enseignant, qui se dit désespéré de voir sa famille obligée de se taire respectueusement face à ce type de discours.
Prêchi-prêcha
Parmi les autres canaux de diffusion de ces idéologies, les voyages organisés par certains érudits religieux étrangers ou locaux dans le secret des hautes montagnes. “Des associations de prédication mènent des tournées de trois à quarante jours dans les villages de la région pour expliquer leur vision de l’islam. Elles comptent des Yéménites et des Qataris”, précise Hassan Salhi, professeur d’arabe à Boumlane-Dadès, sous-entendant que, surtout dans le cas des Yéménites et des Qataris, l’islam prêché est loin d’être celui pratiqué depuis des siècles dans la région.
Mohamed, 59 ans, appelé aussi El Haj, dans le village d’Aït Oufi, a participé trois fois à ce type de mission. Pendant trois jours, d’autres hommes des douars alentour et lui se sont rendus de mosquée en mosquée avec leurs sacs à dos. “Là-bas, j’ai appris à prier, à faire mes ablutions, à définir ce qui est haram et ce qui ne l’est pas… Je me disais musulman mais je ne l’étais pas vraiment”, explique-t-il. L’ancien chanteur, connu dans la région pour ses textes engagés pour les droits amazighs, ne rate plus une prière. Après avoir arrêté de boire et de fumer, il rêve maintenant d’une vie “endurcie, loin du luxe et de la modernité”, promet-il. Pour les femmes, la diffusion de cette idéologie se fait plutôt à travers les cours d’alphabétisation. Financées par le ministère des Affaires islamiques, diverses associations pour l’alphabétisation des femmes en milieu rural dispensent des cours d’arabe à travers des textes religieux dans la plupart des villages de la région.
Fatima, 36 ans, participe, comme la plupart des femmes du village d’Aït Sedrate, à ces cours qui se tiennent tous les jours de la semaine dans une salle à côté de la mosquée : “On nous apprend surtout à faire la prière et à lire le Coran. On nous dit aussi que les hommes et les femmes ne doivent pas se mélanger parce que c’est interdit par la religion”. Si Fatima ne semble pas vraiment effrayée par ce genre de discours, la mère de Xalid, qui a suivi les mêmes cours dans le village d’Aït Wahi, a elle été transformée : “Chaque soir elle rentrait en me disant de ne pas faire telle ou telle chose parce que c’est haram. Elle qui ne portait qu’un simple voile a même voulu porter le khimar, un long hijab !”. Contacté par nos soins, le ministère des Affaires islamiques se veut cependant rassurant. “Nous n’encourageons pas ces pratiques, nous les condamnons même”, nous affirme une source, qui ajoute que ce qui se dit dans les mosquées est systématiquement contrôlé.
Les infiltrés
Des procédés que Moha, 29 ans, a lui aussi constaté au sein de sa commune, Imiter, située à quelques kilomètres de là. Lorsqu’il entend les propos de son ami Xalid, il ne peut s’empêcher de cacher son agacement et de rebondir : “C’est pareil pour ma sœur. C’était une fille normale qui faisait des études et militait pour plein de causes. Puis elle a commencé à suivre ces cours suite aux conseils d’une fille qu’elle avait rencontrée dans une manifestation”. Depuis, la jeune fille porte le hijab et ne serre plus la main des hommes. “Plus tard, je suis allé à Tinghir où j’ai appris que cette fille donnait des cours au siège du PJD”. Dans la commune de Boumalne-Dadès, des membres du PJD infiltrent des “syndicats comme l’UMT au sein de l’enseignement”, soutient le professeur d’un établissement de la ville. “Quand de jeunes enseignants débarquent, ils s’empressent de venir les voir pour les faire adhérer à leurs idées rigoristes. Ils les incitent, entre autres, à se tourner davantage vers l’islam et à aller à la mosquée”, poursuit-il. C’est aussi le cas à Tinghir, selon un acteur associatif local. Contacté par la rédaction de TelQuel, le président PJD de la commune de Tinghir, Omar Abbas, n’a pas répondu à nos sollicitations. “Le PJD utilise aussi le réseau associatif pour diffuser ses idées, mais, contrairement à Al Adl Wal Ihsane et Addaâwa Wa Tabligh , c’est un parti politique autorisé par l’État. Leur infiltration est donc plus simple bien que clandestine”, commente Ahmed Assid, pour qui l’idée est avant tout de noyauter le tissu social pour préparer le terrain avant chaque élection. En attendant, la vallée du Dadès continue de perdre ses couleurs. Dans le petit village d’Aït Abdoune, le silence des rues désertes se fait chaque jour un peu plus pesant. C’est seulement lorsque la voix chantante du muezzin se fait entendre au loin que l’on peut apercevoir quelques silhouettes se dessiner dans l’ombre des ruelles. Les femmes, vêtues la plupart du temps d’un grand drap noir, laissent alors leurs fourneaux et marchent d’un pas rapide jusqu’à la mosquée. Quelques minutes plus tard, une fois la prière terminée, elles rentreront chez elles, évitant le regard des hommes sur le trottoir d’en face, et priveront encore une fois le village de leur voix et de leur présence.
Acculturation. Un mal généraliséLa lutte contre la tradition de la mixité est un phénomène qui touche toutes les régions amazighes. Le journaliste Hicham Houdaïfa, auteur de Extrémisme religieux, plongée dans les milieux radicaux du Maroc, a fait le même constat dans la région d’Asni. “Cela a débuté au début des années 2000. On retrouve derrière cette lutte contre la mixité des groupes salafistes radicaux. Suite à leur action, le ahwach traditionnel et les tatouages berbères sont en train de disparaître”, raconte-t-il. C’est le cas aussi dans la région de Zagora où les troupes d’ahwach viennent désormais sans les femmes au festival de musique traditionnelle d’Agdz. “Quel est cet homme marié qui va accepter de montrer sa femme en train de danser?”, témoigne Hassan Boulaazafer, chef d’une troupe traditionnelle d’Aquellal à Tamegroute, localité située à une vingtaine de kilomètres de Zagora. Des témoignages similaires ont été recueillis par Layal Rhanem dans son documentaire en cours de réalisation Lhedjamen, la mémoire dans la peau (tatouage en amazigh, ndlr). “Certains disent que nos tatouages vont prendre feu et qu’on va brûler en enfer. Qu’est-ce qu’on a fait de si mal pour mériter les flammes de l’enfer ?”, raconte une vieille dame tatouée interviewée par la documentariste. Comme d’autres, cette femme regrette ce qu’on lui présente, aujourd’hui, comme une “erreur de jeunesse”. “La dernière génération de femmes amazighes tatouées vit aujourd’hui dans la honte et la culpabilité. Ces symboles identitaires d’une tradition ancestrale révolue, considérés comme haram par l’islam, sont devenus une source d’inquiétude pour ces femmes, alors qu’elles n’ont pas choisi de se faire tatouer”, s’indigne Layal Rhanem. La réalisatrice raconte qu’un médecin de Beni Mellal est devenu un spécialiste du retrait des tatouages. Et il a de plus en plus de clientes.[/encadre] |
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