Le groupe Oncologie et Diagnostic du Maroc (ODM) annonce le 23 février un partenariat avec le Centre Léon Bérard (CLB) de Lyon, également spécialisé en cancérologie. Ce partenariat permettra aux patients d’ODM qui le souhaitent d’avoir un 2e avis médical délivré par les professionnels de Léon Bérard sans avoir à se déplacer en France. La convention prévoit aussi l’envoi prioritaire au CLB de patients pris en charge par le Groupe ODM, et une collaboration scientifique entre les deux équipes spécialisées en cancérologie notamment en matière de formation et de nouvelles technologies.
Depuis sa création en septembre 2014 par l’ancien patron de Méditel Mohamed Elmandjra sur la base d’un partenariat entre les fonds Blue Mango Capital et Abraaj Capital, le réseau ODM essaime. Six établissements qui y sont affiliés depuis 2014. Quatre sont opérationnels: la Clinique spécialisée Ménara à Marrakech, le Centre de traitement Al Kindy, la Radiologie Anoual et son dernier investissement, le Centre d’oncologie pédiatrique et d’hématologie à Casablanca.
Deux nouveaux établissements sont en cours de construction à Tanger et Oujda et devraient ouvrir d’ici 2018. Si le montant de l’investissement pour les six établissements reste confidentiel, ODM revendique d’avoir déboursé 100 millions de dirhams pour munir ses centres des derniers équipements technologiques.
Un business avant tout
À l’instar de la clinique Kindy rachetée fin 2014 à la faveur d’une nouvelle réglementation permettant l’ouverture du capital des cliniques privées aux investisseurs non-médecins, Elmandjra propose aux médecins détenteurs de cliniques de racheter les murs et les actifs, « jamais à 100 % », précise-t-il. Lui s’occupe de la gestion, des levées de fonds et du pilotage financier. Quant aux médecins partenaires, ils restent aux commandes du volet opérationnel pour ce qui est de soigner les patients. « Je ne voyais ce réseau qu’en partenariat avec des médecins. La médecine marocaine est intuitu personae. Le patient vient consulter chez tel ou tel médecin et le suit là où il est. C’est une réalité marocaine« , explique Elmandjra.
Et ça marche. « Quand vous connaissez un secteur, vous n’avez pas besoin d’une longue courbe d’apprentissage« , explique le businessman. Avant sa parenthèse chez Méditel, Mohamed Elmandjra a effectivement fait carrière dans le secteur de la santé en France et aux États-Unis. Il a ainsi coiffé les casquettes d’ingénieur en développement clinique, puis de chef de produit IRM à General Electric, de vice-président marketing des laboratoires californiens ADAC (leader mondial en nucléaire appliqué à la médecine), de PDG de la compagnie high-tech Vioptix à la Silicon Valley, et enfin de président des affaires mondiales de Masimo Corporation, autre firme basée à Orange County qui développe des technologies de traitement avancé de signaux médicaux.
ODM compte désormais plus de 185 collaborateurs, dont 25 praticiens qui traitent annuellement quelque 40.000 patients pour 15.000 chimiothérapies et 7.000 IRM. « Notre priorité reste d’abord le Maroc, car il y a beaucoup à faire, mais ayant atteint une certaine maturité au niveau local nous commençons à regarder en Afrique subsaharienne », explique Elmandjra. Le Sénégal, le Bénin ou la Côte d’Ivoire sont notamment en ligne de mire.
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer