Mohammed Boussaid, ministre sortant de l’Économie et des Finances, termine son mandat sur une année de vaches maigres où la croissance dépasse à peine 1%. « L’économie marocaine a été résiliente malgré un environnement défavorable et une sécheresse sans précédent », affirme-t-il devant une salle comble lors d’un point de presse organisé le 27 janvier au siège du ministère.
Selon les prévisions du département de Boussaid, nous terminons l’année 2016 avec une croissance de 1,6%. La décélération prévisible de la croissance économique est la conséquence d’une mauvaise saison agricole ayant pour résultat une baisse de 8% de la valeur ajoutée agricole. Boussaid ne s’en cache pas. « Notre économie reste liée aux aléas climatiques », affirme-t-il avant d’ajouter que « 2016 a été l’année la plus sèche sur les trente dernières années ». D’après le ministre, l’impact aurait pu être beaucoup plus important sans « les résultats probants du plan Maroc vert qui a atténué relativement les effets de la sécheresse ».
Hormis l’agriculture, le bilan présenté par Mohamed Boussaid dresse un tableau de bord sectoriel au vert.
Reprise du crédit
La véritable bonne nouvelle pour l’économie est la reprise des crédits bancaires, bien que timide. Selon les chiffres présentés, le crédit bancaire termine l’année avec une augmentation de 10,7 milliards de dirhams. « Si l’on exclut le crédit à caractère financier, cette augmentation est de 18,2 milliards », insiste le ministre RNI.
Un déficit budgétaire en amélioration
En matière de finances publiques, Mohammed Boussaid relève « deux points qu’il faut retenir: l’investissement et les mesures en faveur des entreprises ». Le ministre explique que « nous avons eu un taux d’émission sur les investissements de 75%, un taux exceptionnel qui n’a jamais été atteint jusque-là ».
L’autre point est celui du remboursement du crédit TVA. « Nous avons débloqué 10,7 milliards de dirhams pour rembourser le crédit TVA aux entreprises ». D’ailleurs à ce niveau, la loi des finances 2016 prévoyait 6,5 milliards de dirhams. En cours de route, l’État a concédé un effort supplémentaire de 4,2 milliards. Ce facteur, conjugué à un écart dans les décaissements des dons des pays du golfe (7,2 milliards contre 13 programmés), a impacté l’équilibre budgétaire. Le déficit budgétaire est ressorti à 3,9%. Un taux certes en hausse par rapport aux prévisions annoncées en début d’année, mais qui reste en amélioration par rapport à 2015 où le déficit était de 4,2%.
La dette baissera en 2017
L’autre point important évoqué par Mohammed Boussaid concerne la situation de la dette. « Le rythme de progression a été stabilisé à 0,6 point du PIB », affirme le ministre sortant qui précise que « hors effet PIB, le ratio d’endettement aurait baissé de 0,7 point« . Cette performance s’explique par « la maîtrise du déficit budgétaire, mais surtout la poursuite de l’amélioration des conditions de financement du Trésor sur le marché local et le recours aux opérations de gestion active de la dette intérieure », ajoute le ministre qui promet une baisse de la dette en 2017.
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