Le monde arabe aura bientôt ses Oscars

Les réalisateurs et producteurs du monde arabe et du Maghreb veulent unir leurs forces pour valoriser et diffuser le cinéma arabe grâce à l'Arab Film Institute.

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L’information est passée inaperçue dans la presse nationale. L’Arab Film Institute (AFI), une plateforme panarabe de coopération cinématographique a vu le jour officiellement en marge du Dubaï international film festival en décembre dernier.

« Les occidentaux ont toujours œuvré pour l’alliance et le regroupement de leurs forces pour encourager et promouvoir leur cinéma. Ce n’est pas le cas des pays arabes où on travaille de manière isolée. C’est pour cette raison que la création de l’Arab Film Institute va apporter une nouvelle dynamique à la création cinématographique arabe« , nous explique Nabil Ayouch, membre du conseil d’administration de l’AFI.

L’institut a pour objectif « la diffusion et la valorisation du cinéma arabe« , nous indique le réalisateur de Much Loved. L’AFI va donc permettre une meilleure représentativité des productions du monde arabe lors des festivals mondiaux.

L’IFA envisage aussi de lancer dès 2018 les Arab Film awards, cérémonie inspirée du modèle des Césars et Oscars, et mettre en place un réseau de professionnels du cinéma au Maghreb et dans le monde arabe. « On aura ainsi des représentants dans tous les pays arabes qui vont permettre aux jeunes talents d’être repérés« , nous explique encore Nabil Ayouch. « C’est aussi valable pour les talents confirmées qui pourront à travers l’AFI de bénéficier d’actions de promotions de notre cinéma comme ce que fait UniFrance pour le cinéma français« .

Lancé par le producteur libanais Paul Badoudjian, l’Arab Film Institute compte parmi ses membres des réalisateurs, producteurs et experts en cinéma issus de divers pays du monde arabe. En plus de Nabil Ayouch pour le Maroc, l’IFA compte parmi ses membres les réalisateurs Hafiz Ali Ali (Qatar), Rashid Masharawi (Palestine), ou encore Maysoon Pachachi (Irak). Des producteurs comme l’Egyptien Mohamed Hefzy, la Tunisienne Dora Bouchoucha ou l’Algérien Salem Brahimi font aussi partie de l’aventure. On note également la présence de George David, directeur de la Royal Film Commission (Jordanie) et Antoine Khalife directeur libanais de Arab Film Programme au festival de Dubaï.

Interrogé sur le financement de l’IFA, Nabil Ayouch nous confie que « les fonds sont entrain d’être récoltés. L’idée est de fonctionner avec un système de membres comme les académies cinéma du monde entier« .

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