C’est une grande première : une association qui ambitionne de défendre les minorités chiites, chrétiens, homosexuels est en passe d’être crée au Maroc. C’est en tout cas le vœu de ses initiateurs qui comptent déposer une demande officielle, malgré le tabou. Samedi 24 décembre à Rabat, l’AG constitutive de cette association de défense des droits des minorités religieuses et sexuelles au Maroc s’est tenue en présence de militants et de collectifs de défense des droits humains. Parmi les organisations présentes, l’Union des étudiants pour le changement du système éducatif (Uecse), le collectif Aswat, l’Instance marocaine des droits de l’homme et le blog Akaliyat, dédié aux minorités sexuelles avaient des représentants à l’AG.
Mettre en place un plaidoyer de défense des minorités
L’initiative a pour objectif de combattre les discriminations à l’encontre des minorités sexuelles et religieuses en leur offrant une voix, comme nous explique Tarik Naji, le fondateur de l’association. Contacté par Telquel.ma, celui-ci confirme que l’association mettra en place un plaidoyer destiné à l’ensemble des citoyens concernés.
« Notre association défendra l’ensemble des personnes en situation de minorité au Maroc, on parle des personnes de confession chiite ou chrétienne, des homosexuels, qu’ils soient membres de notre association ou non ». Une mobilisation que l’association prévoit de mettre en place à travers un ensemble d’instruments : « Nous prévoyons d’organiser des conférences, des journées d’études, des ateliers, pour former et sensibiliser aux problématiques que nous défendons ».
L’accent est également mis sur la communication, avec la structuration en média du blog Akaliyat, consacré aux minorités sexuelles au Maroc, et la production de documentation consacrée à ce sujet, selon Tarik Naji.
L’association pourra-t-elle voir le jour ?
La principale question qui se pose autour de la constitution de l’association reste sa réception par les autorités, et la difficulté d’obtenir le récépissé permettant à toute association de tenir ses activités légalement.
Alors que le dahir sur les libertés publiques dispose que l’objet d’une association ne peut être contraire à la loi, l’interprétation qui sera faite des statuts présentés par l’association sera déterminante. Tarik Naji a bon espoir que l’association sera en mesure d’obtenir le graal nécessaire pour exercer ses activités, qui reposent sur la défense de « toutes les minorités, pas d’une communauté spécifique ». Dans le cas contraire, il affirme que l’association est prête à porter l’affaire devant les tribunaux.
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